Christian Chenaux, Pensier
Aujourd’hui à 00:00
L’article de La Liberté du 20 décembre dernier sur le manque de places en institutions pour enfants dans le canton de Fribourg révèle une situation dramatique, mais prévisible («Les places manquent dans les foyers», lire aussi l’édition du 19.12, «L’hôpital appelé à la rescousse»). Cela fait très longtemps que l’Etat n’accorde pas les moyens suffisants à la prise en charge des enfants, notamment dans la petite enfance.
Pour avoir dirigé l’institution Le Bosquet durant six ans au début des années 2000, je dénonçais déjà ce manque de moyens. Comment offrir un accueil de qualité avec un tarif journalier de 100 francs inférieur à celui de cantons voisins? Ces disparités sont non seulement injustes, mais indignes. Investir dans l’accueil des enfants ne peut pas se limiter à leur offrir un toit. Ces enfants, fragilisés, nécessitent un accompagnement spécialisé, tout comme leurs parents, qui manquent souvent de soutien familial et social.
La guidance parentale est cruciale pour éviter que ces familles ne sombrent davantage. Trop d’institutions se rapprochent aujourd’hui d’un orphelinat, faute de moyens. L’enfance, socle de notre avenir, ne peut être reléguée à une mauvaise conscience passagère à Noël. Chaque enfant privé d’un accompagnement adéquat représente un avenir sacrifié, et chaque avenir sacrifié affaiblit notre société.
Fribourg doit cesser de détourner le regard et agir. Investir dans nos enfants, c’est investir dans notre avenir commun. L’heure n’est plus aux discours, mais à des engagements concrets.