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Courrier des lecteurs

Il faut maintenant soutenir les paysans en mangeant local


Nicole Haefliger, Autafond

Nicole Haefliger, Autafond

Aujourd’hui à 10:59

Temps de lecture : 2 min

Singulièrement, ce sont les paysans qui seront les premiers impactés par la baisse de fertilité des sols et par la raréfaction des pollinisateurs, eux qui pour la plupart ont combattu farouchement l’initiative pour la biodiversité. La situation a quelque chose de tragique qui ne saurait échapper à l’analyse. Les difficultés des paysans nous concernent tous.

Alors que faire? La paysannerie est soumise à des contraintes de rentabilité, tout en étant en première ligne face aux crises écologiques. Des impératifs contradictoires la mettent sous tension sans qu’elle puisse suffisamment s’appuyer sur une cohésion sociale pour y faire face. Son rejet de l’initiative recèle peut-être un appel à davantage de considération et de solidarité de tous. Ce soutien n’est pas celui des discours, mais celui des actes: acheter au prix juste des produits issus de l’agriculture suisse.

Le vote du 22 septembre ressemble à une esquive qui ne résout rien, mais peut-être permet-il de faire entendre l’appel. Il est à espérer que les votants soucieux de la biodiversité privilégieront les circuits courts bénéfiques à sa préservation. Et que ceux qui ont suivi les recommandations des paysans auront la cohérence de les soutenir aussi au quotidien par leurs achats, leur offrant ainsi des ressources pour réaliser les évolutions encore nécessaires.

Les temps ont changé et mènent à des défis communs qui demandent non seulement de l’humilité face aux constats scientifiques saisissants, mais aussi de renforcer la cohésion sociale. L’enjeu est considérable.