Francis Python, historien, Arconciel
Aujourd’hui à 15:39
Les commémorations de la libération d’Auschwitz ont surtout mis en évidence la disparition des derniers témoins et ont insisté sur le devoir de mémoire à entretenir. Les registres des émotions et de l’indicible horreur ont été à juste titre mis en avant. Mais on peut juger que cela ne suffira pas à conjurer définitivement le retour de l’abjection.
En plus du devoir de mémoire, il serait bon de faire un travail de mémoire, d’analyser comment et pourquoi cette idéologie d’extermination a pu se développer, comment et pourquoi elle a été acceptée dans nos sociétés, comment et pourquoi elle n’a pas été dénoncée à temps. Quel a été son terreau originaire et en fin de compte par quelles compromissions cette haine stigmatisante puis cette volonté d’éliminer un peuple ont-elles pu se réaliser?
Davantage que sur l’émotion, qui est fugace, c’est à partir de la réflexion historique, qui questionne le passé proche et le relie au présent, qu’il faut exercer la mémoire.