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Courrier des lecteurs

De la légitimité des occupations


Maxence Kolly, Avry-sur-Matran

Maxence Kolly, Avry-sur-Matran

15 mai 2024 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

Les récentes occupations propalestiennes en Suisse et dans le monde interrogent un certain nombre de personnes sur leur légitimité, et il n’y a pas d’accord à ce sujet. Pour ma part, il me semble que l’on pourrait motiver ces actions sous deux angles, déontique (relatif à une obligation morale) ou instrumental. Selon le premier, il faudrait que les occupants justifient leurs actes par des règles communes à tous, tandis que le second devrait l’être par l’objectif visé et l’efficacité de l’action à réaliser cet objectif.

Répondons dans l’ordre. Il ne semble pas qu’il y ait de droit spécifique à occuper un lieu public sans autorisation, et ce peu importe l’objectif. Car alors, les propalestiniens devraient accepter l’occupation des mêmes bâtiments par leurs adversaires. On ne peut non plus justifier l’action par la noblesse de sa cause, car il nous semble que tous seraient scandalisés si un militant prenait en otage un enfant pour qu’on réponde à sa cause. La fin ne justifie pas les moyens.

Maintenant est-ce que les revendications des occupants justifient leurs actes? Je crains que non, soit parce que l’autorité qu’elle vise ne peut y répondre ou est indifférente à eux, comme pour la trêve, ou bien parce que celles-ci ne sont pas aussi justifiées qu’ils ne le pensent, comme pour les relations avec des institutions israéliennes. Dans ce cas, on pourrait invoquer d’autres motifs comme le fait que des étudiants israéliens peuvent ne rien avoir à faire avec le conflit et ne méritent ainsi pas d’être pénalisés pour les erreurs de leur Etat.


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