5 octobre 2015 à 17:00
Vous avez noté «coup de gueule» en dessous du titre «Cinq raisons de ne pas lire le dernier Dicker» («LL» du 26 septembre). C’est en réalité un coup bas que vous portez à l’auteur du «Livre des Baltimore». Je comprends que l’on puisse ne pas aimer un roman et le dire, mais proclamer: «La Liberté a trouvé cinq bonnes raisons de ne pas le lire» me choque. Je trouve même de l’arrogance à imposer ainsi son point de vue.
On a l’impression d’assister à un «meurtre» prémédité, ainsi, cette phrase introductive: «Après «La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert» et l’irrationnelle frénésie mondiale qu’il a suscitée, l’écrivain genevois semblait condamné à décevoir.» En plus, vous ne manquez pas de vous en prendre ironiquement à la personne même de Dicker, «le beau gosse des lettres romandes», et à la fin de votre œuvre de démolition: «… son sourire et sa belle histoire, relayés à grand renfort de chroniques complaisantes dans la presse.»
Je ne vous demande pas de lui complaire, mais ce qui m’intéresse dans un roman, c’est, entre autres, son contenu, sa qualité d’écriture, non la tête de l’auteur. Nous vivons avec «Le Livre des Baltimore» une saga familiale à l’américaine, avec ses excès, ses clichés. On aime ou on n’aime pas. Je n’ai, pour ma part, pas eu de peine à arriver au bout. Sans être un polar, ce roman entretient un vrai suspense et si les nombreux flash-back peuvent dérouter, c’est la manière qu’a l’auteur de nous dévoiler le passé, progressivement.
Enfin, les cinq raisons que vous développez me semblent bien légères pour justifier un jugement aussi péremptoire.
Claude Grandjean,
Châtel-Saint-Denis
Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus