Raymond Delley, La Tour-de-Trême
Aujourd’hui à 14:54
«Cher. èrexs professeureuses de français, nous vous invitons à nos journées d’information présentant le bachelor en écriture littéraire.» Tel se formule le début d’un courrier en provenance de l’Institut littéraire suisse à Bienne, qui fait partie de la Haute Ecole des arts de Berne. Nous y trouvons d’autres pépites de l’écriture inclusive: «Les professeureuses de français sont les mieux placé.exs pour savoir quel rôle jouent l’écriture, la langue et la littérature chez certain.exs de leurs élèves.»
On précise encore «qu’un.ex auteurice.x et un.ex étudiant.ex introduiront les élèves à cette journée». S’agit-il d’un ex-auteur et d’un ex-étudiant, ou bien d’un auteur et d’un étudiant dont le genre pourrait bien n’être ni masculin ni féminin?
J’avoue qu’à la lecture de ce message, je n’en croyais ni mes yeux ni mes oreilles. En effet, comment diable prononcer ce «cher.èrexs» et ce «certain.exs»? On y perd son latin, c’est le cas de le dire. Et ce courrier s’adresse à des professeurs de français de nos collèges afin qu’ils informent leurs élèves de l’existence de l’Institut littéraire de Bienne, où ils pourront, si le cœur leur en dit, suivre des cours d’écriture littéraire, obtenir un bachelor et devenir auteurice.xs!
On croit rêver! Et l’on n’ose imaginer à quoi ressembleront les romans et les poèmes que ces auteurice.xs produiront et ce que deviendra la littérature romande sous de si funestes auspices… Plus sérieusement: comment des gens dont le souci est la littérature peuvent-ils passer leur temps à maltraiter la langue qui la porte?