Nicole Haefliger, Autafond
17 septembre 2024 à 11:30
Il n’y a pas si longtemps, en Suisse, les déchets étaient jetés dans les ravins et des substances toxiques simplement enterrées. L’impact était alors sous-estimé. Nos aînés ont su réagir. On en est fier, d’autant qu’ailleurs le problème n’est pas réglé. L’inaction aurait été impayable. Réparer l’inertie est déjà un casse-tête.
Le 22 septembre, il est possible de réagir face à une autre situation. L’Office fédéral de l’environnement a publié en 2023 un rapport saisissant sur la biodiversité, décrite comme «notre filet de sécurité et la base de notre prospérité». Il constate que ce fondement s’effrite: «Globalement, la biodiversité en Suisse se trouve dans un mauvais état: elle n’a plus la capacité de garantir la fourniture des services écosystémiques à long terme.» Le rapport est sans équivoque: non, les mesures actuelles ne suffisent pas.
Quelles priorités alors? On oppose biodiversité et agriculture de manière factice. Toutes deux sont interdépendantes et indispensables dans un développement durable qui, en revanche, ne repose pas sur des autoroutes à six voies. Si le Conseil fédéral grogne que 600 millions par an sont déjà octroyés à la biodiversité, ce sont 2,2 milliards (près de 3,7 fois plus) qu’il envisage sans sourciller pour l’entretien des routes, plus un montant de 5,3 milliards pour leur extension. En pleines crises écologiques, la route l’emporte ainsi sur le vivant.
Ce n’est qu’un exemple des logiques d’une autre époque qui méritent d’évoluer face à la sévérité des dégradations et, oui, l’initiative pour la biodiversité donne une précieuse impulsion en ce sens.
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