Francis Maillard, Marly
12 août 2024 à 13:57
D’ici au 22 septembre, il sera beaucoup question de biodiversité. Ce terme qui «sonne» bien me ramène aux années 1950-1960, quand les prés fleuris servaient, entre autres, à remplir les corbeilles de fleurs que nous lancions à la procession de la Fête-Dieu. Que c’était beau! Mais pour les paysans, ces prairies fleuries n’apportaient pas beaucoup de satisfaction professionnelle. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles, en 1970, un directeur de l’Office fédéral de l’agriculture, désireux de «booster» la compétitivité des paysans, leur avait dit: «Messieurs les paysans, produisez, on se chargera de l’écoulement.»
Incroyable encouragement! Et nos paysans ont amélioré leurs techniques, haussé les performances des vaches, etc. En vrais professionnels, ils sont allés très loin, peut-être un peu trop. Il y eut des surproductions suivies de quotas et de restrictions. Si bien que, pour «réanimer» une biodiversité qui supportait mal le dynamisme paysan, la Confédération a réglementé. Elle a interdit certains pesticides, étendu les surfaces à protéger, créé des parcelles écologiques. Résultat: les paysans sont corsetés. Et les ultras en veulent plus.
Le but de leur initiative du 22 septembre est d’augmenter les mesures en faveur de la biodiversité dans les zones agricoles! On muselle plus encore les paysans et, en même temps, on peut augmenter les possibilités d’importations de produits. Je dirai un non clair et net à ce «jusqu’au-boutisme» des ONG environnementales.
Le syndrome helvétique, très répandu chez les députés: s’occuper de trois fois rien, et de multiples façons, quelque vent administratif, suivant les saisons. Inutile de dresser la liste de ces enfantillages, en commençant par le respect ou non de la sa...
