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Françoise Vonlanthen, Fribourg
12 août 2024 à 13:45
Dans l’indifférence de l’été, dans un silence de communication questionnant, une bibliothèque disparaît. Celle de l’Institut de Grangeneuve (lire La Liberté du 2 août, «Bibliothèque sacrifiée à Grangeneuve»). On nous dit qu’elle n’est plus utilisée et que l’on peut aujourd’hui accéder au savoir en ligne à l’aide de nos ordinateurs. Assurément une parole d’administrateur, de gérant et non d’amateur d’ouvrages, d’amoureux du silence studieux, mais aussi de l’effervescence du public qui échange, de fervent défenseur de la démocratique fonction de la bibliothèque, antidote au délitement du lien social et espace d’égalité.
A l’Institut de Grangeneuve, on a décidé de démanteler une bibliothèque, de disperser une collection de livres choisis avec soin par des personnes compétentes, au nom de la rationalisation des espaces… au lieu de repenser la bibliothèque comme un tiers-lieu où il est bon de se rendre parce qu’accessible, accueillant, chaleureux, inclusif, contemporain. Grangeneuve aurait pu sauver sa bibliothèque en la réinventant, en l’ouvrant non seulement à ses étudiantes et étudiants, mais aussi à toutes les personnes qui aiment les fleurs, les arbres, les semences.
L’Institut de Grangeneuve aurait pu faire de sa bibliothèque un jardin où butiner ensemble le savoir pour continuer le travail d’ensemencement et d’essaimage. Il a préféré le désherbage aux pesticides de l’oubli.
Le syndrome helvétique, très répandu chez les députés: s’occuper de trois fois rien, et de multiples façons, quelque vent administratif, suivant les saisons. Inutile de dresser la liste de ces enfantillages, en commençant par le respect ou non de la sa...
