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Courrier des lecteurs

Allons au-delà des préjugés!


Pierre Perroud. Ménières

Pierre Perroud. Ménières

5 juin 2024 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

Deux Fribourgeois ordinaires: Papa, Maman. Ils avaient tous deux peur des Slaves, mais ne savaient pas pourquoi. A l’école, Frère Albert nous menaçait des Russes que j’imaginais comme Barbe-Bleue. Dans le hall de l’université, on recevait des brochures du «Réarmement moral» évoquant l’horreur au-delà du rideau de fer. Plus tard, j’ai d’abord essayé de me dérober quand j’ai dû, pour des raisons professionnelles, aller dans des pays de l’Est. Au retour, je dus avouer que mes préjugés avaient été bousculés. Ecole, religion, médias véhiculaient des clichés dont j’ignorais la source. Il faut voyager. Et réfléchir.

Les Français n’ont pas digéré le fait que la «Grande Armée» de Napoléon, ce vulgaire pillard, ait été anéantie par les Russes. Comme, auparavant, celle du Suédois Charles XII. Les Allemands ressentent encore l’humiliation infligée aux «Hommes supérieurs» par l’Armée rouge qui les a pourchassés et broyés jusqu’à Berlin. Qui pis est: la Révolution de 1917! Ouvriers, paysans, employés participant au pouvoir! Français, Anglais, etc., attaquèrent la Russie pour tenter d’écraser ce funeste exemple.

Leçon ingurgitée: de nos jours, les peuples dociles choisissent un peu partout de se faire mener par des magnats, aristocrates, politicards et autres bienfaiteurs. Les événements actuels qui opposent les Ukrainiens aux Russes de Russie et d’Ukraine ont ravivé les rancœurs. Pour assouvir leur frénésie russophobe, nos dirigeants n’hésitent pas à dérouter l’argent qui appartient aux contribuables. Et ressassent le refrain: on n’a pas de moyens suffisants pour la santé, l’éducation, taratata.


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