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Courrier des lecteurs

A propos du langage masculinisé…


Marie-Claire Dewarrat, Châtel-Saint-Denis

Marie-Claire Dewarrat, Châtel-Saint-Denis

Aujourd’hui à 14:54

Temps de lecture : 1 min

J’ai un cerveau. Merci, petit Jésus. J’ai un cerveau qui fonctionne normalement, Dieu merci. Mais pas tant que ça finalement, puisque ces grâces rendues, la psycholinguistique me démontre par A plus B que me voilà invisibilisée par la masculinité du langage (lire La Liberté du 24 octobre, «Les femmes sont invisibilisées», selon le psycholinguiste Pascal Gygax).

C’est grave, docteur, que ladite masculinité atteigne ma faculté de penser et masculinise en quelque sorte à mon insu cet organe que je croyais conçu pour produire de l’Idée universelle, créatrice et fondamentale? M’en voilà toute marrie! Moi qui pensais que Tolstoï et Flaubert, avec leurs Anna Karénine et Emma Bovary avatars de génie, avaient définitivement botté les fesses de ces ségrégationnismes qui veulent que le cerveau ait, comme tout le reste au-dessous de lui, des organes sexuels triviaux qui l’influencent dans sa faculté de penser, dans son affranchissement de toute servitude, dans son pouvoir de créer avec une absolue liberté au-delà de toutes contraintes de genres.

Mais le genre et la diversité, double serpent autour du pommier stérile de l’inclusivité, risquent bien de pourrir la pomme de la connaissance avant qu’on ait eu le temps de la manger.

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