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Courrier des lecteurs

Courrier des lecteurs. A propos de la sainte Seine des Jeux olympiques de Paris


Benoît Rey, La Tour-de-Trême

Benoît Rey, La Tour-de-Trême

21 août 2024 à 11:48

Temps de lecture : 2 min

Les images des JO sont encore dans nos cerveaux: des déesses et dieux du stade dont on a adoré les débauches de force, de finesse et d’élégance. Des naïades ont même goûté à l’eau de la Seine, nom issu de la déesse celte du fleuve. Une image a retenu aussi notre attention: la Sainte-Cène de Leonardo, modernisée. Cette scène a choqué certains qui n’y ont vu que blasphèmes et moqueries. Ah images, quand vous nous tenez!

Revenons aux sources du débat. Des évangélistes ont relaté le célèbre repas qui a réuni du beau monde autour du pain et du vin, aliments forts connus en Palestine et en Pays de Vaud. De l’image de ce repas banal, l’on a tiré – pour le pain – le dogme de l’Eucharistie, rien de moins. Un acte humain fait dogme. On imagine un Jésus bien humain, se sustenter et le faire en compagnie de copains et de copines plutôt que seul devant sa tablette. Même le traître caissier de service, repéré à coup sûr par notre fils de Dieu, fut invité au repas. A-t-il payé l’aubergiste?

Les lumières du Moulin Rouge éteintes, et la drag-queen auréolée envolée, reste l’interrogation de la place des images dans notre inconscient chrétien. Au Sinaï, Dieu jaloux a interdit des idoles concurrentes et des dieux de métal (?). Le judaïsme et l’islam ont compris la leçon, mais le christianisme, un brin païen, semble avoir passé outre: mieux vaut de solides images et statues, que de théoriques croyances. N’a-t-il pas fait naître un Dieu sur Terre, représenté sa naissance et sa mort? Seule la résurrection n’est pas imagée, allez savoir pourquoi…