Enchères. Une tablette gravée des Dix Commandements vendue cinq millions de dollars aux Etats-Unis
Une tablette de marbre présentée comme la plus ancienne au monde gravée des Dix Commandements a été vendue plus de 5 millions de dollars mercredi à New York, a annoncé Sotheby’s. Et cela malgré des questions sur son authenticité.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 04:00, mis à jour à 09:28
Après une bataille de plusieurs minutes au siège de la maison d’enchères, l’objet de 52 kilos, qui remonterait selon Sotheby’s à une période située entre l’an 300 et 800 pendant la période romaine byzantine, a été adjugé 4,2 millions de dollars, soit 5’004’000 dollars en incluant les frais. Sotheby’s l’avait estimé entre 1 et 2 millions de dollars.
Découverte en 1913 lors d’excavations pour la construction d’un chemin de fer sur l’actuel territoire d’Israël, la tablette porte l’inscription, en alphabet paléo-hébraïque, des versets de neuf des dix commandements qui apparaissent dans la Bible et la Torah.
Utilisée comme dallage
«La personne qui l’a déterrée ne s’est pas rendu compte de son importance et l’a ramenée chez elle pour l’utiliser comme dallage. Elle y est restée pendant une trentaine d’années, jusqu’à ce qu’un archéologue vivant en Israël (…) reconnaisse son importance et l’achète», avait expliqué début décembre Sharon Liberman Mintz, spécialiste des textes du judaïsme chez Sotheby’s New York.
La pierre est ensuite passée par le musée de la Torah à Brooklyn, puis a été acquise par un collectionneur privé, son dernier propriétaire avant la vente. Selon la spécialiste de Sotheby’s, «il n’existe aucune autre pierre de ce type en mains privées (…) toutes les autres pièces sont de petits fragments» et se trouvent dans des musées.
Appels à la prudence
D’autres experts cités par le New York Times ont appelé, avant la vente, à la prudence face à la difficulté d’authentifier un tel objet. «Les objets provenant de cette région sont truffés de faux», a déclaré le directeur des recherches au Penn Cultural Heritage Center de Philadelphie, Brian Daniels, tout en estimant que ce dernier peut être «authentique».
«Il n’y a aucun moyen de savoir» à quand remonte la pierre, a ajouté le président du département des langues et civilisations classiques et proche-orientales de l’université George Washington, Christopher Rollston.
Dans son communiqué annonçant le résultat de la vente, Sotheby’s affirme que «cet objet historique a été étudié par les plus grands spécialistes du domaine et cité dans de nombreux articles et ouvrages scientifiques, dont le plus récent a été publié au début de cette année».