Technologies embarquées. les allergiques seront toujours plus déconnectés

Les dernières présentations des voitures du groupe PSA (Peugeot 308, Citroën C4 Picasso et Cactus) l’ont démontré. L’informatique, qui est à la source des nouvelles technologies, est omniprésente jusqu’à en être devenue indispensable. C’est ce qui engendre la croissance permanente de l’industrie automobile. Une voiture grand public actuelle renferme plus de lignes de programmation qu’un Airbus de la première génération. Les systèmes qui constituent le cœur de la voiture sont toujours plus nombreux et plus interconnectés. L’enjeu majeur se situe au niveau de la standardisation et de la sécurité.

Branchées comme des Smartphones ou des tablettes, les automobiles actuelles adoptent le même marketing pour doper les ventes. Dans le monde du multimédia, les allergiques aux nouvelles technologies s’adaptent ou se rabattent sur des produits de niche (téléphones simplifiés) ou sur d’anciens modèles. Pour la voiture le constat est plus radical. Il est évident qu’aucun constructeur ne se hasardera à poursuivre des développements avec d’anciens équipements analogiques beaucoup trop onéreux à produire. L’automobiliste imperméable à la technique n’a que les anciennes voitures d’occasion comme planche de salut, faute de quoi il devra aller à pied.

Nul besoin d’être un geek de l’informatique pour faire face aux écrans digitaux qui équipent les nouvelles voitures. Sur l’ensemble des utilisateurs, 37% maîtrisent le multimédia, 60% se disent novices mais ouverts et curieux, seuls 3% se sentent dépassés. Et même à ce niveau d’incompétence, la partie n’est pas forcément perdue. Selon Alexandre Malval, directeur du design chez Citroën: «Avec la modernité, tous les codes classiques de la voiture changent. Pour des raisons de coûts de développement, il est plus facile de changer un logiciel et un écran qu’un combiné mécanique.

A l’avenir, il y aura possibilité d’effectuer des «resets» du matériel; on pourra ainsi modifier ou rajouter de nouvelles possibilités en cours de vie du véhicule. Grâce à l’informatique, l’industrie automobile dispose de nouvelles possibilités que nous n’avions pas avant. L’affichage analogique n’est pas ringard, mais ne s’adresse plus aux nouveaux véhicules.»

Quant à laisser «au garage» les allergiques des nouvelles technologies, le designer français rétorque: «Nous développons un produit pour une majorité et j’ai vu beaucoup de personnes qui se prétendaient imperméables au multimédia en devenir accros une fois la phase d’approche digérée. De plus nous avons simplifié au maximum l’accès aux écrans tactiles embarqués.»

C’est inéluctable; les allergiques aux nouvelles technologies sont définitivement largués. Selon Eric Behr, directeur du projet C4 Cactus: «Dans la vie de tous les jours, il n’est plus possible d’échapper à internet. Si vous n’avez pas d’ordinateur, vous êtes largués. Et dans le cas des applications accessibles via les écrans tactiles embarqués des voitures, les concepteurs font en sorte que tout soit le plus simple et le plus intelligent possible. Par exemple, l’utilisation de pop-up vous permet de revenir en tout temps sur le service désiré, comme par exemple la climatisation. Mais effectivement, les voitures actuelles seront toujours moins accessibles aux réfractaires des multimédias.»