Logo

Économie

Banques. Pour Sergio Ermotti, UBS ne met pas en danger la concurrence

Le directeur général d'UBS Sergio Ermotti estime que Credit Suisse a provoqué sa propre chute dans un entretien à Migros Magazine. Il rejette en outre un durcissement généralisé de la réglementation bancaire et considère que la concurrence continue de fonctionner.

Sergio Ermotti s'étonne que son salaire suscite autant de débats. (archive)KEYSTONE/URS FLUEELER

ATS
AWP

ATS et AWP

30 décembre 2024 à 15:55, mis à jour à 16:03

Temps de lecture : 2 min

Pour Sergio Ermotti, une partie de la direction, du conseil d'administration et des actionnaires de Credit Suisse ont mal travaillé pendant des années. "On a toléré que la régulation suisse, qui est exigeante, ne soit pas appliquée systématiquement à Credit Suisse. Tous ces facteurs ont contribué à sa chute", critique le Tessinois dans les colonnes de Migros Magazine lundi.

Sergio Ermotti estime que l'intégration de Credit Suisse est sur la bonne voie. "Actuellement, les clientes et clients de Credit Suisse sont en train de migrer vers les plateformes d'UBS", indique-t-il, ajoutant que les retards dans cette migration informatique constituaient le plus grand défi.

Le patron d'UBS se dit par ailleurs opposé à un durcissement généralisé de la réglementation bancaire en Suisse. "Cela reviendrait à réduire la limitation de vitesse sur toutes les routes, simplement parce qu'un automobiliste irresponsable connu de tous a provoqué un grave accident", illustre-t-il. Selon lui, introduire des règles que les autres pays ne connaissent pas affaiblit la place financière suisse.

Sergio Ermotti rejette également les critiques des petites entreprises qui craignent qu'UBS dicte sa loi en l'absence d'une deuxième grand banque. "Il existe plus de 200 banques suisses et étrangères en Suisse. La concurrence joue", relève-t-il. Les taux d'intérêt ont globalement augmenté, les exigences réglementaires ont été renforcées et l'environnement économique a fortement évolué au cours des dix-huit derniers mois. Cela n'a rien à voir avec UBS."

Un salaire en fonction des résultats

Le salaire de 14 millions de francs que le patron d'UBS a perçu pour neuf mois de travail en 2023 a suscité beaucoup de critiques. Sergio Ermotti dit comprendre que cette rémunération puisse paraître excessive à beaucoup de personnes, mais rappelle dans le même temps qu'elle a été fixée par le conseil d'administration et a été approuvée par 90% des actionnaires lors de l'assemblée générale. "Pour moi, il est et a toujours été important d'être rémunéré en fonction de mes résultats", explique-t-il, tout en se demandant pourquoi des montants similaires versés dans les milieux du sport et du divertissement ne suscitent pas autant de débats.

Sergio Ermotti revient également sur les raisons qui l'ont poussé à accepter de reprendre la direction générale d'UBS en avril 2023. "Deux facteurs ont été décisifs: j'ai estimé que c'était mon devoir et j'étais motivé à l'idée de contribuer à l'écriture de l'un des chapitres les plus importants de l'histoire de l'industrie financière mondiale", raconte-t-il.