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Économie

Automobile. Mitsubishi Motors sabre ses prévisions après une perte nette

Le constructeur automobile japonais Mitsubishi Motors a abaissé lundi ses prévisions annuelles après avoir subi une perte nette au 3e trimestre de son exercice décalé. Ses ventes sont sous la sous pression d’une concurrence aiguisée.

Le constructeur nippon subit de plein fouet la concurrence chinoise sur des marchés essentiels comme la Thaïlande ou l’Indonésie. (arhcive)KEYSTONE/EPA/FRANCK ROBICHON

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ATS, AWP et AFP

Aujourd’hui à 11:40, mis à jour à 12:28

Temps de lecture : 2 min

Ces résultats très en-deçà des attentes interviennent sur fond de spéculations autour de sa participation ou non à un projet de fusion entre ses concurrents japonais Honda et Nissan. «Nous avions anticipé une reprise de l’environnement (économique) sur nos principaux marchés, mais cette reprise a été plus lente que prévu. Cela, combiné à une concurrence accrue sur les prix, a rendu l’environnement commercial de plus en plus difficile», a commenté Mitsubishi Motors lundi dans un communiqué.

Le groupe avait déjà déploré à l’automne «la lenteur de la reprise économique en Thaïlande et en Indonésie», des marchés-clés pour ses ventes, où il doit affronter la féroce concurrence des constructeurs chinois. Le constructeur a subi une perte nette de 4,8 milliards de yens (30 millions d'euros) lors de la période octobre-décembre, troisième trimestre de son exercice décalé s’achevant fin mars --à rebours du bénéfice net de 49 milliards de yens attendu par les analystes sondés par Bloomberg.

Son bénéfice d’exploitation a fondu à 13,9 milliards de yens, divisé par quatre par rapport au trimestre précédent et quatre fois moins qu’attendu par le marché. Si ses ventes sont restées stables en glissement trimestriel, à 682 milliards de yens (4,3 milliards d'euros), elles s’avèrent légèrement inférieures aux attentes.

Dans ce contexte, Mitsubishi Motors ne table plus que sur un bénéfice opérationnel de 125 milliards de yens pour l’ensemble de l’exercice 2024-2025, contre 190 milliards précédemment, et sur un bénéfice net annuel de 35 milliards de yens, soit quatre fois moins qu’escompté auparavant. Cet abaissement des prévisions «tient compte d’un volume de ventes inférieur aux attentes», de la pression sur les prix de vente «en raison de l’intensification de la concurrence» et de l’impact de l’inflation sur la chaîne de production, a précisé le groupe.

La question de son association au projet d’alliance Honda-Nissan reste en suspens. Honda, mastodonte de l’automobile japonaise, a ouvert en décembre des négociations avec son rival en difficultés Nissan en vue d’une fusion, l’idée étant d’associer leurs forces pour affronter le virage stratégique de l’électrique, face à l’américain Tesla et aux marques chinoises.

Mitsubishi Motors, dont Nissan est le principal actionnaire (avec 24,5% des parts), s’était déjà associé à une initiative des deux groupes lancée l’an dernier pour collaborer dans l’électrique. Il doit désormais déterminer s'il entend intégrer une possible entité fusionnée. Or, un quotidien japonais, Yomiuri, a écrit le 24 janvier que Mitsubishi envisageait finalement de ne se pas se joindre au projet, préférant plutôt continuer à renforcer ses parts de marché en Asie du Sud-est.