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Économie

Après la débâcle, pas de bonus

Les rémunérations variables des cadres de Credit Suisse doivent être biffées ou réduites


 Delphine Gasche

Delphine Gasche

6 avril 2023 à 04:01

Banques » Les boni des cadres de Credit Suisse doivent être supprimés ou réduits au minimum de 25%. Le Conseil fédéral a arrêté mercredi des mesures définitives en la matière. Le gouvernement avait suspendu provisoirement les rémunérations variables différées, il y a deux semaines. Il a fait un pas supplémentaire mercredi.

Tous les boni du plus haut échelon de conduite, soit l’executive board, de Credit Suisse dues jusqu’à la fin de 2022 seront supprimés. Ceux du premier échelon de conduite subordonné à l’executive board seront réduits de 50%, et ceux du deuxième échelon de conduite de 25%. Les mêmes règles vaudront pour 2023, jusqu’à l’acquisition de la banque par UBS.

Mille cadres touchés

Quelque 1000 collaborateurs sont touchés à travers le monde. Ils seront privés d’un montant total d’environ 50 à 60 millions de francs. Credit Suisse verse à l’heure actuelle des boni à quelque 49 000 collaborateurs de manière différée pour un montant total à 635 millions de francs. Ce montant correspondant à un cours de l’action de 0,76 franc.

Lors de son attribution aux collaborateurs, la part de bonus était chiffrée à 2,76 milliards de francs. En d’autres termes, l’ensemble des collaborateurs a déjà subi une perte s’élevant à plus de 2 milliards, en raison de la chute des actions de Credit Suisse.

Credit Suisse devra en outre examiner les possibilités d’exiger la restitution des rémunérations variables déjà versées. Ces mesures permettent de prendre dûment en considération la responsabilité des cadres du plus haut niveau dans la situation actuelle de Credit Suisse, écrit le gouvernement dans un communiqué.

Règles de conduite

UBS devra de son côté prévoir dans son système de rémunération des critères comme la prise de conscience des risques et le respect des règles de conduite, mais également d’efficacité.

La loi sur les banques prévoit que le Conseil fédéral puisse agir en matière de rémunération s’il accorde à une banque d’importance systémique une aide financière directe ou indirecte puisée dans les moyens de la Confédération.

Dans le sillage du rachat de Credit Suisse, Berne a accordé à UBS une garantie contre d’éventuelles pertes liées à la vente de certains actifs de son ancienne concurrente de 9 milliards. Elle a aussi garanti des prêts de la BNS jusqu’à 100 milliards pour Credit Suisse. La décision du Conseil fédéral n’a aucune influence sur la structure de la rémunération chez UBS, a annoncé la grande banque. ATS


UBS essaie de rassurer ses actionnaires

Après une assemblée générale de Credit Suisse empreinte de colère et de résignation, celle d’UBS s’est tenue mercredi à Bâle dans le calme. Rassurant face aux incertitudes liées à la reprise de l’éternel rival, le président du numéro un bancaire helvétique, Colm Kelleher, a obtenu la confiance des actionnaires. Le directeur général sortant Ralph Hamers, remettant son mandat au vétéran Sergio Ermotti, a lui été chaleureusement applaudi.

Dans son allocution introductive, Colm Kelleher s’est attelé à mettre les 1125 actionnaires présents dans la halle Saint-Jacques en confiance devant la lourde et périlleuse tâche que consiste l’absorption du rival Credit Suisse.

«La transaction représente la première fusion de deux banques d’importance systémique mondiale. Son exécution, loin d’être facile, comporte un risque énorme», a reconnu Colm Kelleher. Mais il s’agit aussi «d’un nouveau départ pour la banque combinée et l’ensemble de la place financière suisse, qui offre aussi de grandes opportunités», a souligné le banquier irlandais. ATS/AWP

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