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Économie

Conjoncture. Allemagne: les entrepreneurs ancrés dans leur pessimisme

Le moral des entrepreneurs en Allemagne est resté stable à un niveau faible en février, reflétant une économie morose et qui reste dans l'attente d'une reprise après les élections anticipées de dimanche.

L'économie en Allemagne reste morose. Ici, un drapeau allemand devant la coupole du Reichstag à Berlin. (archive)KEYSTONE/DPA/A3511/_SOEREN STACHE

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ATS, AWP et AFP

Aujourd’hui à 11:07, mis à jour à 11:13

Temps de lecture : 2 min

Le baromètre IFO, indicateur très suivi par le milieu des affaires, s'est établi en février à 85,2 points, comme en janvier, selon un communiqué lundi.

Les analystes de la plateforme financière Factset misaient plutôt sur une légère progression de 0,3 point.

Avant des changements de politique attendus par les milieux d'affaires, l'économie allemande est "restée en attente", observe Clemens Fuest, président de l'institut munichois, dont le sondage mensuel est effectué auprès de 9.000 chefs d'entreprises.

À l'issue des élections, le pays va connaître une alternance en devant être dirigé par le conservateur Friedrich Merz, réputé proche des milieux patronaux.

Il s'est dit dimanche soir déterminé à former rapidement une coalition, dans le meilleur des cas d'ici Pâques, et cela se fera probablement avec les sociaux-démocrates (SPD), malgré des visions économiques opposées.

Les patrons interrogés plus tôt dans le mois étaient un peu moins satisfaits des affaires en cours, tandis que les attentes se sont légèrement améliorées, détaille l'IFO.

L'industrie manufacturière est moins pessimiste pour les 6 mois à venir, dans un secteur qui souffre des prix élevé de l'énergie où les plans sociaux se multiplient, notamment dans les industries chimique et automobile.

L'impact potentiel d'une guerre commerciale avec les Etats-Unis plane désormais sur les entreprises, ajoutant aux difficultés structurelles du pays.

Le climat des affaires s'est un peu éclairci dans la construction, où le problème reste le manque de commandes de chantiers, mais a perdu du terrain dans les services et le commerce.

"Le lundi suivant les élections est un bon moment pour la publication de cet indicateur important, car il souligne que l'économie allemande est profondément en crise et que des réformes favorables à la croissance sont urgentes", commente Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.

"Un retournement de tendance prendra encore un peu de temps", ajoute-t-il, alors que la première économie européenne a connu en 2024 une deuxième année récession d'affilée.

Une amélioration de la conjoncture ne devrait se produire qu'au second semestre, selon les observateurs.