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Économie

Conjoncture. Allemagne: le recul du PIB confirmé fin 2024

L'Allemagne a connu une chute du produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre 2024 de 0,2%, selon des chiffres officiels publiés mardi.

Au 4e trimestre, le produit intérieur brut a reculé de 0,2%, a indiqué l'institut de statistique Destatis, confirmant sa première estimation de janvier. (archives)KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHER NEUNDORF

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ATS, AWP et AFP

Aujourd’hui à 09:05, mis à jour à 09:13

Temps de lecture : 2 min

Le repli a ponctué une deuxième année de récession pour la première économie européenne en transition politique, après la victoire des conservateurs aux législatives.

Entre octobre et décembre, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2%, a indiqué l'institut de statistique Destatis dans un communiqué, confirmant sa première estimation de janvier. Les experts de la plateforme de Factset s'attendaient, plus optimistes, à une chute de 0,1%.

En 2024, la première économie européenne a rétréci de 0,2%, après une contraction de 0,3% en 2023. Dans l'industrie manufacturière, pilier de la croissance du pays, "la performance économique a baissé de 0,6 %, et ce pour le septième trimestre consécutif", particulièrement plombée dans l'automobile et les machines, explique le communiqué.

Le secteur du bâtiment a aussi connu une baisse de production de 0,9% sur le trimestre, bien que les investissements aient grimpé de 1,0% "favorisés par la douceur du climat". Corrigés de l'inflation, les investissements globaux ont reculé de 2,7% sur un an, avec une baisse marquée de 6,4% dans les biens d'équipements.

Témoin du succès du "made in Germany", les exportations ont enregistré leur pire recul depuis le deuxième trimestre 2020, avec une chute de 2,2% par rapport au trimestre précédent. Très observée pour la relance économique, la consommation des ménages demeure très molle, à +0,1%.

Prisonnière de la stagnation

Le marasme industriel du pays a été un thème incontournable des élections législatives anticipées, remportées dimanche par les conservateurs et qui laissent présumer une "grande coalition" avec les sociaux-démocrates. La première économie européenne se débat avec des coûts de l'énergie élevés pour les entreprises, une perte de compétitivité des exportations notamment en Chine et un sous-investissement chronique.

Si bien que la fédération industrielle du pays (BDI) table sur une troisième année de récession en 2025. Ses estimations ne prennent pas en compte les droits de douanes promis par les Etats-Unis de Donald Trump, premier partenaire commercial de l'Allemagne, sur les importations européennes.

L'institut DIW craint que la future coalition, qui serait dotée tout juste de la majorité des sièges, "pourrait avoir du mal à imposer des réformes courageuses et nécessaires" pour l'économie à cause des équilibres au Parlement. A commencer par l'assouplissement des règles d'endettement, réclamé par le gouvernement sortant et de nombreux experts pour relancer l'économie.

Pour le premier trimestre 2025, la banque centrale allemande s'attend à une légère accélération du PIB mais "l'économie allemande reste toujours prisonnière de la stagnation".