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Musique. Un livre révèle l’ampleur de la discrimination des compositrices

Les compositrices sont toujours invisibilisées, leur musique peu jouée. Un livre décortique les enjeux de pouvoir qui maintiennent les femmes dans le silence. Interview de deux chercheuses de l’Université de Fribourg.

L’ouvrage Les Silences de la musique: écrire l’histoire des compositrices évoque notamment la force de caractère de Sofia Goubaïdoulina, compositrice russe qui n’a cessé de défendre une ligne exigeante, anticonformiste, malgré les contraintes et les difficultés matérielles sous le joug autoritaire du régime soviétique.Keystone

Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

26 avril 2024 à 11:36, mis à jour à 16:28

Temps de lecture : 4 min

Cathy Berberian, qu’on associe seulement à son mari ou à ses qualités d’interprète; Anna Maria Mozart, qui aurait certainement eu autant de talent que son frère si elle n’avait pas été empêchée de composer; Fanny Mendelssohn, qui reste «la sœur de»; Kaija Saariaho, qui a fait l’objet, jusqu’à sa mort en 2023, de commentaires sexistes et dépréciatifs dans la presse: les compositrices ne jouent pas à armes égales dans le milieu de la musique classique. Et pourtant, à toutes les époques, des femmes ont composé de la musique. Elles sont nombreuses. C’est ce que prouve avec force l’ouvrage codirigé par Delphine Vincent, maîtresse d’enseignement et de recherche en musicologie, et Pauline Milani, lectrice en histoire contemporaine, toutes deux à l’Université de Fribourg.


  • Delphine Vincent, Pauline Milani (dir.), Les Silences de la musique: écrire l’histoire des compositrices, Ed. Slatkine, 142 pp.


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