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Libres comme l'art

Pour le romancier kurde Burhan Sönmez, «toute peur est une prison»

Exilé en Angleterre après avoir été laissé pour mort sur le pavé d’Istanbul, le romancier kurde fait œuvre de liberté, dont il connaît le prix


Thierry Raboud

Thierry Raboud

29 décembre 2023 à 11:50

Temps de lecture : 1 min

Littérature » Sous le ciseau du tailleur de pierres tombales passent les destins, et sur les stèles la violence d’une nation. Dans son nouveau roman, honoré du prix Orhan Kemal en Turquie où il est considéré comme son œuvre de la maturité, Burhan Sönmez met en scène un sculpteur de tombes pour mieux révéler, de l’Empire ottoman aux années 2000, l’histoire sanglante d’un pays où la liberté est un désir blessé.

Le romancier le sait assez. Car il préside PEN International, association mondiale d’écrivains qui, depuis 1921, a fait de la liberté d’expression son combat au travers de la défense des voix persécutées, emprisonnées, bâillonnées (lire ci-dessous). Mais aussi car son parcours, douloureux, est un emblème de résistance face à l’oppression étatique. Né dans un village kurde, élevé à l’imaginaire par une mère conteuse, Burhan Sönmez rejoint Istanbul et la langue turque à l’adolescence, où il deviendra avocat spécialiste des droits humains. Connu pour ses activités qui lui valent plusieurs séjours en prison, il est tabassé par les forces de sécurité en 1996, laissé pour mort en pleine rue, avant d’être soigné en Suisse et en Allemagne puis de trouver exil à Londres.

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