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Libres comme l'art

Le Studio Joanie Lemercier met son expertise artistique au service de mouvements écologistes

Joanie Lemercier est artiste et activiste écologiste. Avec Juliette Bibasse, codirectrice de leur studio, ils expliquent leur démarche

Une projection de Joanie Lemercier au Maintenant Festival, à Rennes. © Gwendal Le Flem

Aurélie Lebreau

Aurélie Lebreau

29 décembre 2023 à 16:55

Temps de lecture : 1 min

Engagement » Il se considère comme un digital native, soit un enfant du numérique (il est né en 1982). A 15 ans, le Français Joanie Lemercier codait déjà dans sa chambre, puis a très vite détourné des projecteurs de salon pour diffuser de la lumière, d’abord sur des feuilles de papier de format A4, jusqu’à envahir des façades… Nourri d’abstraction géométrique, de minimalisme, d’une esthétique dystopique et de science-fiction, de films comme Blade Runner, Matrix ou Waterworld, ce virtuose du mapping convoque les mathématiques, l’informatique ou la physique au service de l’art.

En 2006, il cofonde le label visuel AntiVJ avec les artistes Yannick Jacquet, Romain Tardy et Olivier Ratsi. Puis inaugure son propre studio en 2013. Basé à Bruxelles, où il travaille avec Juliette Bibasse, qui est codirectrice du studio mais également curatrice indépendante, Joanie Lemercier est devenu un activiste écologiste en 2019, proposant son expertise artistique et son savoir visuel à des mouvements tels qu’Extinction Rebellion. La Liberté a rencontré le duo, qui donnait une conférence au Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains (mudac), à Lausanne, en novembre dernier, où il présente son film Slow Violence, véritable claque visuelle et intellectuelle, à voir encore jusqu’au 4 février dans l’exposition TERRA incluse dans le programme Space is the Place.

L’année 2019 a été une année de cassure pour vous. Que s’est-il passé?

Joanie Lemercier (JL): J’étais alors un artiste privilégié, je voyageais beaucoup et il était facile pour moi de rester dans ma bulle, en dehors du monde. Je me trouvais dans cette tendance des artistes, terriblement prétentieuse, à me proclamer apolitique. Mais c’est en fait une excuse pour ne pas se préoccuper des problèmes, car justement, quand on est artiste, on peut amener des propositions radicales et se faire entendre.

Et donc en 2019, un youtubeur activiste m’envoie une vidéo sur la mine de charbon de Hambach, exploitée par RWE, soit la plus grande mine à ciel ouvert d’Europe, de laquelle on extrait du lignite de charbon. Je découvre alors un paysage apocalyptique, ultradystopique, mais qui est la réalité. Où se trouve ce paysage saisissant, terrifiant? En Sibérie? Dans un lieu reculé? Non! Cette mine est au cœur de l’Europe, en Allemagne, à 30 minutes en voiture de Cologne, à 1 h 30 de Bruxelles, à 2 heures d’Amsterdam. Je décide de m’y rendre et de filmer (ces premières images prendront place dans l’œuvre aussi hypnotisante qu’effarante Slow Violence, ndlr) et je découvre l’extractivisme, soit la destruction du monde, au premier sens du terme, pour consommer.

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