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Livres

Traduction. Hanna Krall, à l’écoute des voix humaines

L’écrivaine polonaise évoque avec une effarante simplicité les destins de victimes broyées par l’Histoire. Cette anthologie, qui contient plusieurs textes inédits en français, se lit comme un portrait kaléidoscopique de la condition humaine.

Née en 1935, Hanna Krall est une figure du reportage littéraire.
Krzysztof Dubiel

Geneviève Bridel

Geneviève Bridel

Aujourd’hui à 08:00

Temps de lecture : 3 min

De la kyrielle de noms propres polonais, d’expressions yiddish, de témoignages et de citations qui constellent l’œuvre d’Hanna Krall, on retient des «détails significatifs» (titre d’un de ses livres en polonais). Des objets du quotidien, comme le pot de chambre musical de la grand-mère Kalcia qui joue une Polonaise d’Ogiñski quand ses petits-enfants s’assoient dessus. Ou la bouteille de lait que Toivi a bue d’un trait malgré la recommandation de sa mère d’en garder pour le lendemain et qui se retrouve avec elle le jour suivant sur la rampe à Sobibor. Ou encore le fauteuil vert de la grand-mère Mina, invalide; elle parviendra tout de même à se lever de la cave où elle se cachait avec d’autres juifs, après qu’ils auront étranglé son mari au motif que sa toux risquait de les trahir et ira les dénoncer aux Allemands.


  • Hanna Krall, La douleur fantôme, trad. Margot Carlier, Ed. Noir sur Blanc, 368 pp.