Logo

Le mot de la fin

Chronique. chic, La Poste se rapproche de nous

La multiplication des automates My Post 24 désespère notre chroniqueur Jean-François Haas


Jean-François Haas

Jean-François Haas

23 août 2023 à 19:05

Temps de lecture : 1 min

Je ne sais pas vous; mais lundi matin, en écoutant la radio, j’ai cru voir le ciel s’ouvrir. Le patron de La Poste, le Gruérien qui n’a pas encore de trous dans le fromage, il est trop jeune pour ça, nous annonçait que ce service public allait se moderniser en suivant les besoins de ses clients là où ils sont, et qu’il fallait pour cela multiplier les points de contact sur le terrain auprès de la population. Alléluia!

Je voyais nos campagnes se repeupler de bureaux de poste, comme ceux où il faisait bon aller papoter, parce que c’était l’un des lieux de rencontre du village, avec la laiterie, la boulangerie, l’épicerie et la boucherie. J’entendais Jean-Claude Hurni, notre chanteur-vigneron du Vully, qui chante avec nostalgie «les petits magasins», se réjouir et nous offrir une nouvelle chanson pour célébrer la renaissance des bureaux de poste.

Bien sûr, je n’imaginais pas que le facteur reprendrait sa tournée mensuelle de l’AVS. Vous l’avez oublié, ce gentil facteur, sur son vélomoteur, comme chante Henri Dès, qui se baladait une fois par mois dans la nature avec des milliers de francs sur lui et allait d’un pensionné à l’autre? Celui à qui j’avais demandé s’il n’avait pas peur de se faire agresser me répondait que sa principale crainte, c’était le petit verre que chacun voulait lui offrir pour le remercier. Il devait refuser pour ne pas rentrer pompette et envoyer son vélomoteur dans le décor. Il ajoutait: «Je voyais bien que ça leur faisait de la peine.» Eh oui, il était comme ça, le facteur, il avait de l’amitié pour les gens.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Le mot de la fin

Chronique. Désormais, ses yeux ne bêlent plus

Elle ne rapporte plus le bâton. C’est arrivé petit à petit, elle toujours à l’affût de vos lancers a peu à peu cessé d’épier vos mouvements, de saisir le projectile au vol; il y a peu encore elle s’élançait, vieux réflexe, en direction de son point de ...