A une bonne année 2014 succède celle du défi de l'€uro

En 2014, les importateurs et commerces spécialisés ont écoulé 44 724 nouveaux scooters et motos. Considérant une moyenne de 15 000 francs par moto et 4000 francs par scooter, le commerce des deux-roues motorisés a généré un chiffre d’affaires de quelque 435 millions de francs auquel il faut rajouter environ 160 millions pour les véhicules d’occasion.

Les accessoires, l’entretien et les réparations ayant engendré du travail pour environ 400 millions de francs, le secteur moto/scooter helvétique a généré pas loin d’un milliard de chiffre d’affaires l’an dernier. Actuellement, ce sont 420 000 motos, 280 000 scooters et 170 000 cyclomoteurs qui génèrent plus de 6000 emplois dans ce secteur commercial.

Le rush des motos

L’année 2014 a surtout été marquée par le nouveau rush des motos. Harley-Davidson est demeurée le numéro un dans ce secteur, alors que la BMW R1200GS reste la bécane la plus vendue de Suisse (819 unités). Côté scooter, c’est le Honda PCX 125 qui est le seul à avoir passé la barre des 1000 unités l’an dernier (1004), alors que Yamaha reste leader dans ce secteur où son Aerox 50 fait toujours un tabac parmi les plus jeunes. Au cumul moto-scooter, Yamaha a maintenu facilement en 2014 son titre de numéro un helvétique, enregistrant au passage un bonus de +18,19% par rapport à 2013.

Scooters en régression

Avec 1726 unités de plus que l’année précédente, les motos ont marqué un bond de 7,99%, pendant que les scooters ont perdu 1225 immatriculations pour un recul des ventes de 5,42%. Avec 1,13% d’augmentation et un chiffre de 44 724 nouveaux véhicules, le secteur deux-roues motorisés reste loin des glorieuses années nonante, mais se maintient à un niveau inégalé sur le marché mondial avec une moto ou scooter pour 11,4 habitants (700 000 véhicules pour 8 millions d’habitants). En vingt ans le marché du deux-roues a été multiplié par deux pour les motos et par trente pour les scooters. En Suisse, la passion du deux-roues n’est pas encore sur le point de se tarir, elle reste intacte.

Le franc fort actuel va contraindre les importateurs de motos et scooters à relever de gros défis. Une bonne partie des véhicules 2015 ayant été acquis au prix fort de 1,20 franc pour 1 euro, les distributeurs multiplient les stratégies de rabais pour ne pas laisser le client se faire tenter par le marché gris de l’importation directe. D’une manière générale, tous les grands importateurs ont déjà annoncé des rabais provisoires de l’ordre de 15 à 17%. Serait-ce le bon moment pour anticiper l’achat de sa nouvelle moto?

Tendance au rétro

Circulation toujours plus encombrée et policée oblige, les tendances du marché se modifient. Cette nouvelle saison devrait pourtant confirmer le renouveau des motos rétro et roadsters, mais qui n’ont d’ancien que le nom et le look, car au niveau équipement et instrumentation, la tendance est à la haute technologie et à la connectivité comme dans le secteur automobile. L’ABS est devenu une banalité, place désormais aux antipatinages et changements de vitesse automatiques ou sans débrayer (Quickshift). Au même titre que les suspensions progressives à pilotage électronique, ces technologies ne sont plus réservées à la seule compétition. Les moyennes cylindrées pour les jeunes ont toujours la cote. Côté supersport, ce secteur est loin d’avoir désarmé, une demi-douzaine de constructeurs annoncent de nouvelles «bombes» de plus de 200 chevaux pour cette année. L’expo Swiss-Moto qui se tient à Zurich cette semaine va anticiper le ton et le tempo d’une saison moto qui s’annonce chaude et passionnante à tous points de vue.