Botaniste renommé et directeur du Jardin botanique de Fribourg, le professeur Gregor Kozlowski observe les conséquences du réchauffement sur la floraison des noisetiers, arbres indicateurs du début du printemps mais aussi cause des premières allergies de l'année. Explications.
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7 février 2022 à 15:55
Observe-t-on une floraison de plus en plus précoce des noisetiers durant ces dernières décennies?
Gregor Kozlowski: Absolument. Des recherches montrent que la floraison avait lieu dans les années 1950 aux alentours du 1er mars. Actuellement, c'est plutôt le cas en moyenne vers le 15 février. C'est grosso modo deux semaines plus tôt. C'est énorme. Et si l'on faisait une moyenne sur les dix dernières années, je pense que l'on arriverait à des dates de floraison en janvier déjà en moyenne.
En ce début de 2022, vous avez même observé les premières floraisons encore plus tôt...
Oui, absolument. J'habite dans la région d'Ueberstorf à une altitude de 700 m., et j'ai vu des noisetiers fleuris entre le 20 et le 25 janvier déjà! Ce qui veut dire que des millions voire des milliards de grains de pollen sont déjà dans l'air que nous respirons, ce qui provoque des allergies toujours plus tôt dans l'année. Notez que pour le bouleau et le frêne, dont les pollens provoquent aussi des allergies, on remarque le même phénomène: il y a quelques décennies, la floraison avait lieu à la mi-avril. Maintenant, c'est à fin mars.
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