«Il faut traquer les avoirs russes»
Les coprésidents du Parti socialiste suisse estiment que le pays doit arrêter de «jouer la profiteuse»
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22 avril 2022 à 04:01
Présidents de parti (4/4) » Le monde a basculé dans une nouvelle ère avec la guerre en Ukraine. En Suisse, ce choc bouleverse les priorités politiques. Nous donnons la parole aux présidents des partis gouvernementaux pour qu’ils présentent leur vision. Et leurs solutions. Quatrième et dernière partie avec Mattea Meyer et Cédric Wermuth, coprésidents du Parti socialiste suisse (PSS).
Qu’est-ce que vous vous êtes dit quand vous avez appris que la Russie envahissait l’Ukraine?
Mattea Meyer (MM): J’étais choquée. Je me suis dit qu’il était inimaginable de voir des millions de personnes forcées de quitter leur maison sans savoir si elles vont pouvoir rentrer un jour. De voir des enfants devoir dire au revoir à leur père sans savoir s’ils vont le revoir. Puis j’ai vu, en Suisse, la solidarité grandir.
Cédric Wermuth (CW): Il y a une vingtaine d’années, j’ai fait un échange scolaire avec un Ukrainien. J’ai donc tout de suite pensé à lui et, heureusement, j’ai réussi à le joindre pour prendre de ses nouvelles. C’est la première fois que je connais, concrètement, des personnes directement touchées, obligées de descendre dans les bunkers. L’Ukraine, c’est la porte à côté. Cela a créé très rapidement un lien entre la population suisse et ukrainienne.
Les autres épisodes de cette série
» Thierry Burkart (PLR): «Il faut se rapprocher de l’OTAN»
» Gerhard Pfister (Centre): «La Suisse n’est pas à la hauteur»
Et politiquement?
CW: Au PS, nous avons rapidement dégagé trois axes sur lesquels se concentrer: l’arrêt du financement de la guerre par la Suisse par la reprise des sanctions, la sortie du gaz russe, l’accueil des réfugiés et la protection de la population suisse contre les effets financiers de la guerre, notamment l’augmentation des coûts de l’énergie.
MM: Il ne faut pas être naïf, nous ne pouvons pas stopper la guerre, mais en plus d’offrir nos bons offices, et en tant que place financière de première importance, nous pouvons agir contre les oligarques et l’entourage de Vladimir Poutine.
C’est ça, être socialiste en temps de guerre?
CW: La question n’est pas d’être socialiste ou pas. Elle est de savoir si on veut être du côté de la démocratie ou non. Qu’est-ce qu’on peut faire en tant qu’être humain pour aider les gens en Ukraine et les protéger de cette catastrophe qu’ils n’ont pas demandée? C’est la question à laquelle il faut répondre.
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