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Hockey sur glace

Yannick Herren, cher mais précieux

Gottéron se cherchait un buteur: il l’a peut-être trouvé avec l’attaquant du LHC, qui s’est engagé pour trois ans

Yannick Herren (à gauche, avec Flavio Schmutz): «Je voulais ouvrir un nouveau chapitre dans ma carrière, découvrir quelque chose de nouveau.»

 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

26 novembre 2019 à 02:01

National League » Après Dave Sutter et Benoît Jecker, Gottéron tient sa troisième recrue en vue de la saison prochaine. Courtisé par Christian Dubé depuis plusieurs semaines, Yannick Herren a cédé aux sirènes fribourgeoises. L’ailier du Lausanne Hockey Club ralliera Saint-Léonard l’été prochain et s’y établira pour trois saisons, au moins. «C’est un gros pas en avant, savoure l’entraîneur et directeur sportif des Dragons. Des gars comme lui, il n’y en avait plus des tonnes sur le marché…» Bon patineur capable «d’attaquer le filet», détaille Dubé, le Haut-Valaisan de 28 ans possède aussi et surtout les précieux gènes du sniper. N’avait-il pas atteint la barre des 20 buts en 2016-2017?

Avant et après cet exercice de loin le plus prolifique de sa carrière (38 points), Herren a soufflé le chaud et le très froid, ne dépassant jamais le seuil des 20 unités. Or il retrouve des couleurs cet automne avec sept buts, dont deux «plantés» à Ludovic Waeber le 26 octobre, et six assists en 23 apparitions. «Quand il est entouré de bons joueurs et qu’il est en confiance, Yannick peut facilement inscrire 15 goals par saison. C’est une arme de plus.» Notamment sur le jeu de puissance, exercice dans lequel il excelle autant que Gottéron galère.

Un salaire important

Sur la glace comme en dehors, Yannick Herren a le sens du timing. Lion depuis 2014, l’attaquant originaire de Saas-Grund a investi le marché des agents libres à un moment propice. Denrée rare, les buteurs s’arrachent. Particulièrement en cette année si avare en gros poissons. Conséquence aussi agréable pour le joueur qu’elle est contraignante pour le club: malgré un ratio point par match (0,31) permettant de qualifier Herren d’attaquant de deuxième plan, l’ancien joueur de Kloten percevra un salaire se situant dans la fourchette supérieure du vestiaire fribourgeois. «C’est le marché qui veut ça, nuance Christian Dubé. L’offre est inférieure à la demande dans notre championnat. Mais à la fin, si tu ne crois pas qu’un joueur vaut autant, tu ne le signes pas. J’estime au contraire que Yannick peut occuper un rôle dominant chez nous.»

Poste à responsabilités que le LHC, fort de son effectif talentueux, lui a souvent refusé, et ne pouvait pas plus lui promettre à l’avenir. «Gottéron m’offre de bonnes perspectives. J’ai vu en Fribourg l’opportunité de développer davantage mon jeu», admet l’intéressé, qui avait l’embarras du choix. Il se dit qu’un tiers des formations de la ligue lui faisait les yeux doux tandis que Lausanne souhaitait le conserver. «Mais je voulais ouvrir un nouveau chapitre dans ma carrière, découvrir quelque chose de nouveau.»

Un passé fribourgeois

De nouveau? Pas tout à fait. Il y a dix ans, le fils de la skieuse Bernadette Zurbriggen (sept victoires en Coupe du monde dans les années 70) avait déjà porté, à huit reprises, le chandail du Dragon chez les juniors. Une courte parenthèse pas directement liée à des «origines» fribourgeoises insoupçonnées. «Gottéron m’avait donné la possibilité d’évoluer en élite alors que j’étais seulement en «Top» à Viège. Mais en effet, mon père habite à Morat. Avec mes grands-parents, ils vivent dans le canton de Fribourg depuis longtemps. Petit, j’y passais pas mal de temps lors de mes vacances. Je connais bien la région. Cela m’a conforté dans ma décision.»

Fait assez rare pour le souligner, Yannick Herren inaugurera deux patinoires en l’espace d’une année. Son arrivée permettra à Christian Dubé ainsi qu’au futur entraîneur – à moins qu’il ne s’agisse de la même personne? – de prendre possession de «Saint-Léonard 2.0» avec un effectif renforcé sur le papier.

Deux centres étrangers?

En plus de former sa quatrième triplette offensive (Vauclair, Schmutz et Lauper arrivent en fin de contrat), le Québécois doit décider si son quatrième étranger sera un ailier ou un centre. L’engagement de Herren a le mérite d’ouvrir la porte à la deuxième option, à défaut de l’entériner. «Je n’ai pas encore tranché, assure Dubé. Je veux voir comment l’équipe se développe dans le format actuel. Je dois prendre en compte que Brodin, par son profil, nous apporte beaucoup.»

Opter pour un second centre acterait le départ de l’ailier suédois, seul mercenaire dont l’avenir reste en suspens. Dans ce cas de figure, Dustin Jeffrey, compère de première ligne de Herren que Lausanne ne conservera pas, pourrait-il intéresser Gottéron? «Il pourrait, oui, mais j’ai d’autres cibles. Quoi qu’il en soit, le dossier du dernier étranger attendra», conclut Dubé.

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