Les play-off toujours en sursis
Le championnat ne reprendra pas avant le 17 mars. La Ligue et les clubs ne veulent pas de matches à huis clos
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Pierre Schouwey, Ittigen
3 mars 2020 à 02:01
Hockey sur glace » En ce premier lundi post-saison régulière, les plus fines gâchettes du pays auraient dû déguster des petits fours et recevoir un chèque dans le cadre très chic de la traditionnelle cérémonie des topscorers. Mais le moment de gloire de Pius Suter, Ryan Gunderson et autres casques jaunes a été sacrifié sur l’autel de l’urgence nationale. En lieu et place de ce festin entre hockeyeurs talentueux, une autre réunion bien moins récréative s’est déroulée un peu plus au nord de la capitale fédérale. Convoqués à Ittigen à une assemblée extraordinaire, les pontes de la Ligue ainsi que les représentants des 24 clubs de National League et de Swiss League ont décidé à l’unanimité – une seule abstention chez ces derniers – d’interrompre les deux Ligues supérieures jusqu’au 15 mars y compris.
Une mesure qui se calque sur l’interdiction d’organiser des manifestations de plus de 1000 personnes dans le but d’éviter la propagation du coronavirus. Décrétée par le Conseil fédéral vendredi dernier, la directive reste en vigueur jusqu’au 15 mars, au moins. Disputées à huis clos, les deux dernières rondes de la phase de qualification n’ont pas donné envie à ses protagonistes de lancer les play-off comme prévu, à savoir le samedi 7 mars, dans des patinoires vides. «J’étais à Berne vendredi pour le derby des Zaehringen et le lendemain à Lugano pour le derby tessinois: je n’ai eu aucun plaisir. Il serait grotesque d’assister à la phase la plus intéressante de l’année sans les supporters», explique Denis Vaucher, directeur de la National League et de la Swiss League, au sortir des pourparlers durant lesquels «plusieurs scénarios ont été imaginés, y compris le pire». Ces scénarios, évoqués sans être détaillés, faute de certitudes, les voici.
1 Début des play-off le 17 mars avec public
C’est le cas de figure souhaité par toutes les parties prenantes, à part peut-être par les équipes appelées à lutter contre la relégation. «Nous estimons qu’une décision sera prise par le Conseil fédéral quant à la suite des opérations le vendredi 13 mars. Reste à savoir si les mesures seront prolongées, durcies, allégées ou levées.» En cas de retour à la normale, les séries finales débuteraient le mardi 17 mars. «Nous jouerions alors selon un calendrier modifié avec une accélération du rythme», expose Denis Vaucher.
Pour rattraper les dix jours de retard tout en conservant un format au meilleur des sept matches, certaines semaines de compétition se verraient jalonnées de quatre parties au lieu des trois habituelles. «Potentiellement, les sept jours de la semaine deviendraient concernés et plus seulement le mardi, jeudi et samedi», anticipe Raphaël Berger. Le directeur général de Gottéron ajoute: «Le calendrier pourrait être adapté après les quarts de finale en fonction de qui est qualifié. Car il y a différents paramètres qui entrent en compte, notamment au niveau de la disponibilité des patinoires.»
Réquisitionnées pour les championnats du monde qui commenceront le 8 mai, les enceintes de Zurich et de Lausanne doivent être à libérées le 27 avril au plus tard selon Ueli Schwarz, membre du comité d’organisation des mondiaux. Le 27 avril? La nouvelle date butoir du septième match de la finale, initialement agendé au 23 avril. Repousser la fin des play-off serait donc possible, mais de quelques jours seulement.
2 Début des play-off le 17 mars à huis clos
Le pic de contamination n’étant potentiellement pas atteint en Suisse, il est envisageable que la Confédération campe sur ses positions au-delà du 15 mars. Si elle entend mener des play-off en bonne et due forme, la Ligue n’aurait d’autre choix que de lancer les hostilités à huis clos. Dans un premier temps en tout cas. Une éventualité qui ne botte pas grand monde: «Nous ne voulons pas de hockey sans public. Exclure le public serait fatal», a martelé Denis Vaucher, sans toutefois exclure cette possibilité. «Cela engendrerait par ailleurs une perte totale de six à sept chiffres pour les clubs», calcule-t-il.
Catastrophiques sur le plan économique, les «rencontres fantômes» permettraient cependant aux joueurs de se disputer le trophée à la régulière.
3 Annulation pure et dure des play-off
Pas certain néanmoins que les 3/4 des clubs membres de la Ligue (soit la majorité exigée) acceptent de se mettre dans le rouge «juste» pour jouer le titre dans l’intimité. Si bien qu’à l’heure actuelle, l’annulation pure et dure des play-off 2020 n’est pas à exclure. Auquel cas, il faudrait définir, ou pas, un champion. Aucun point du règlement ne stipulant que le vainqueur de la saison régulière hériterait par défaut du titre, il reviendrait à cette même assemblée de la Ligue d’enrichir ou non le palmarès des ZSC Lions d’un dixième sacre.
4 Début des play-off après le 17 mars
Face à l’incertitude, les décisionnaires préfèrent jouer la montre. Ils pourraient la ressortir une dernière fois le 15 mars dans le cas où l’interdiction ne serait prolongée que de quelques jours. Là pour sûr, les play-off se dérouleraient selon un modèle réduit – séries au meilleur des trois ou cinq matches. «C’est une décision que nous prendrons quand le Conseil fédéral aura pris la sienne. Nous ne pouvons pas répondre aujourd’hui», rappelle Denis Vaucher, pris de court comme tout le monde par la tournure des événements: «Nous avons travaillé jour et nuit pour trouver des solutions.»
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