Logo

Football

«Un bilan dans quelques années»

Dix clubs dans l’élite, c’est du passé. Parole à Claudius Schäfer, patron de la Swiss football League


 Michael Lehmann

Michael Lehmann

10 juin 2023 à 04:01

Football » Après 20 ans, la Super League à dix clubs a vécu. Claudius Schäfer, CEO de la Swiss Football League, tourne une page avec des sentiments mitigés: «D’un côté, nous avons eu une saison formidable pour notre 20e anniversaire, avec un record historique de spectateurs. D’autre part, c’est aussi bien de changer après cette période de succès. La ligue à douze va commencer avec des clubs que peu de gens avaient envisagés.

L’augmentation à douze équipes intervient après la saison avec la moyenne de spectateurs la plus élevée. A-t-on enterré sans obligation un modèle de réussite?

Claudius Schäfer: Tout le monde était conscient que nous ne pourrions probablement pas maintenir la moyenne de spectateurs avec douze équipes. En revanche, avec les matches supplémentaires, il y aura encore plus de monde dans les stades. Nous tirerons un premier bilan après quelques années. Au final, ce sont nos membres, les clubs, qui décideront de la suite du voyage.

Que pensez-vous de la promotion de trois clubs du canton de Vaud?

Pour le canton, c’est une «success story». Il y aura de nombreux derbys qui susciteront un grand intérêt du public. Mais il y a aussi neuf autres équipes en Super League, qui sont globalement bien réparties sur la carte du pays.

Stade Lausanne-Ouchy a accueilli en moyenne 1200 supporters par match. Auriez-vous souhaité un promu avec une base de supporters plus importante ?

Les clubs qui montent sont ceux qui se qualifient sportivement et obtiennent la licence. Il y a toujours eu des clubs qui attirent plus de spectateurs et d’autres moins. Le FC Stade Lausanne-Ouchy est né en 2000 de la fusion de deux clubs traditionnels et a gravi les échelons. C’est une histoire intéressante. Lors du barrage retour, plus de 10 000 supporters étaient présents. Je ne pars pas du principe que ce sera toujours le cas, mais la montée en Super League aura certainement un effet positif.

La ligue sera-t-elle moins attractive?

Sur le plan sportif, je ne peux pas l’imaginer.

Avec le FC Sion, c’est un club de tradition qui a été relégué après 17 ans dans la plus haute ligue…

La Super League perd un club attractif issu d’un canton passionné de football. Cela est déjà arrivé. Je pense par exemple au FC Zurich, qui est ensuite revenu plus fort.

Au FC Lucerne, les rapports de propriété sont contestés en justice, le propriétaire ayant déposé plainte contre le conseil d’administration. Craignez-vous de nouveaux troubles ?

Les tentatives de conciliation que le président de la ville et moi-même avons entreprises dans ce conflit n’ont pas été couronnées de succès. Les procédures juridiques sont en cours et nous attendons les jugements. Pour l’heure, c’est relativement calme autour du club.

A Grasshopper, les propriétaires chinois examinent des offres de reprise…

Des propriétaires étrangers et des changements d’identité des clubs sont une réalité dans le football moderne. Après l’affaire Chagaev à Xamax, la Ligue suit de très près les rachats.

Le FC Bâle se bat toujours avec un important déficit structurel. Que se passera-t-il si le club ne se qualifie pas pour la Conference League ?

Nous considérons d’un œil très critique une trop grande dépendance aux recettes des compétitions européennes. Un club comme le FC Bâle veut jouer au niveau international et avoir du succès. Pour cela, il faut la qualité nécessaire dans l’effectif. Avec la structure qui prévaut à Bâle, il n’y a pas d’autre solution que de prendre certains risques. Je pars alors du principe que les moyens sont là pour amortir d’éventuelles pertes.

Et il y a les Young Boys qui ne devront passer qu’un seul tour pour jouer la phase de groupes de la Ligue des champions...

Pour les joueurs, les supporters et les finances du club, une qualification en Ligue des champions est ce qu’il y a de plus beau. Pour l’équilibre de la ligue, c’est un défi lorsqu’un club génère soudain des recettes de 30 millions de francs ou plus. C’est pourquoi nous nous engageons depuis des années pour plus de fonds de solidarité de l’UEFA, ce qui profiterait aux clubs qui ne sont pas européens.

Qu’espérez-vous concrètement de la ligue à douze ?

Nous avons longuement discuté de la taille de la ligue. Les clubs se sont d’abord mis d’accord sur le nombre d’équipes, puis un peu plus tard sur le mode de fonctionnement. Nous allons observer le développement du nouveau modèle. Il y a de nouvelles équipes, il y aura beaucoup de rencontres intéressantes. Je me réjouis.

Avec ce mode, il peut arriver qu’une équipe affronte une autre trois fois à l’extérieur et une seule fois à domicile...

C’est un mode qui a été plébiscité par les clubs et les supporters. Tous les avantages et inconvénients ont été présentés en détail. Ce scénario possible d’un nombre inégal de matches à domicile et à l’extérieur est également connu. Je ne peux pas l’exclure, mais je ne pense pas qu’il y aura de grandes discussions. ATS

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus