Logo

Canton

Vuisternens-en-Ogoz. grande opération de nettoyage en vue

Les retombées de l’incendie de Vuisternens-en-Ogoz sont plus importantes qu’initialement prévu


 Sylvain Cabrol

Sylvain Cabrol

10 mars 2023 à 02:01

Gibloux » Les retombées de l’incendie de Vuisternens-en-Ogoz (La Liberté des 3, 4 et 9 mars) sont plus importantes que ce qui avait été annoncé initialement. C’est ce qu’indique la commune de Gibloux dans un communiqué diffusé hier. Alors que la pollution semblait, dans un premier temps, être circonscrite à deux parcelles situées à proximité immédiate du sinistre, un examen approfondi du Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV) a permis d’établir la présence de débris dangereux dans un rayon d’un kilomètre autour du foyer de l’incendie.

Cette pollution ne touche pas l’approvisionnement en eau de la commune. Une opération de nettoyage est en cours d’élaboration et devrait commencer dès lundi matin. Les éventuels bénévoles sont appelés à se signaler auprès des services communaux.

Des éclats tranchants

Ces débris, «fins comme du papier et tranchants comme un rasoir», selon les termes employés par le chef du SAAV et vétérinaire cantonal Grégoire Seitert, sont issus de la destruction des panneaux solaires qui couvraient la toiture de la halle calcinée. «Les panneaux rôtissent sous l’effet du feu sous-jacent, puis ils explosent. Les morceaux se disséminent ensuite avec le vent et la fumée.»

Ingérés par les bovins, ces fragments peuvent causer leur mort prématurée. «Ce sont des déchets inertes», précise le vétérinaire cantonal. «Ils ne contiennent pas de substance toxique, mais ils ne se dégradent pas et il y a un risque de cisailler la panse et la caillette des vaches. Les bêtes pourraient succomber dans les trois jours suivant l’ingestion». Pour ne rien arranger, le caractère non métallique de ces fragments de panneaux solaires empêche leur récupération grâce à des aimants posés dans l’appareil digestif des bovins. Pour cette raison, le SAAV a pris des mesures de prévention drastiques: «On interdit la pâture tant que les débris n’auront pas été ramassés sur la base de la production primaire végétale, où les fourrages et les pâtures ne doivent pas mettre en danger la santé des animaux.»

Trente-deux agriculteurs sont concernés. Mais le syndic de Gibloux, Julien Gremaud, estime que la décision intervient suffisamment tôt pour ne pas causer de préjudice aux exploitants: «Il s’agit principalement de champs destinés au fourrage. Pour l’instant, les vaches sont encore à l’intérieur: les agriculteurs ne devraient pas commencer à travailler sur ces terrains avant deux ou trois semaines.»

Un délai qui devrait suffire pour écarter tout danger. En effet, l’étendue du sinistre reste limitée par rapport à d’autres évènements similaires. Grégoire Seitert cite à cet égard l’incendie de la centrale de biogaz de Seedorf en 2016: «A l’époque, on avait de la bise et les débris étaient retombés sur un cône de 3 km de large et 9,5 km de long. On comptait entre 50 et 100 débris au mètre carré. En comparaison, à Vuisternens, il y avait peu de vent, ce qui explique que les retombées soient relativement circonscrites et qu’on ne trouve que 2 à 5 morceaux par mètre carré.»

Le chef du SAAV juge par ailleurs que la faible couverture végétale est à l’avantage des équipes de nettoyage qui entreront en action ce lundi: «A Seedorf, on était en novembre et l’herbe mesurait jusqu’à 40 cm. On a mis six semaines pour dépolluer avec l’aide de 48 personnes. Ici, cela pourra être fait plus rapidement.» Dans son communiqué, la commune de Gibloux annonce en effet que la procédure «devrait durer approximativement deux à trois semaines».

Programme d’occupation

Les opérations de dépollution, organisées sous l’égide de la commune, ne concerneront que les surfaces agricoles. Les espaces publics sont, eux, déjà pris en charge par le service technique de Gibloux. Quant aux particuliers, ils sont invités à contrôler eux-mêmes leurs jardins et les alentours de leurs logements afin de prévenir tout danger pour leurs proches et animaux de compagnie. Dans leur communiqué, les autorités rappellent que les débris doivent être saisis avec des gants «afin d’éviter tout risque de coupure».

Afin de faciliter les opérations de dépollution, la commune indique avoir demandé l’assistance de personnes migrantes à l’ORS, le prestataire de services mandaté par la Confédération pour l’hébergement et l’intégration des réfugiés et demandeurs d’asile. Ainsi que le rappelle Claudia Lauper, secrétaire générale de la Direction de la santé et des affaires sociales, ces renforts peuvent être demandés par les communes et les associations pour des missions d’intérêt général dès lors que cela ne porte pas atteinte à la concurrence. Ils sont autorisés par l’Etat, à travers son Service de l’action sociale, dans le cadre de programmes d’occupation, conformément aux dispositions de la loi fédérale sur l’asile (LAsi) et des normes cantonales d’application. Les volontaires reçoivent un défraiement de 150 francs par mois pour leur participation.

Un appel aux bénévoles a également été lancé. Les personnes désireuses de prêter main-forte à l’opération de nettoyage sont priées de contacter la commune au 026 552 59 02, ou par courriel à orcoc@commune-gibloux.ch, en indiquant leurs demi-journées de disponibilité.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus