Des jeunes Ougandais, privés de visas mais exemples de résilience

Humanitaire » Ils sont nés avec le VIH, ont surmonté la maladie tout en affrontant la discrimination et la pauvreté. Dans Résilience, six jeunes Ougandais racontent leur parcours de vie. Prévu en novembre à Ebullition à Bulle et à Genève, leur spectacle devait venir célébrer les vingt ans de l’association Omoana et rendre hommage aux jeunes qu’elle a aidés. Mais la troupe n’a pas pu venir en Suisse faute de visas.

«Ces jeunes sont des exemples de résilience et de force. Ils ont vécu beaucoup de rejets, et cela me désole que la Suisse en rajoute une couche», déplore Adrien Genoud, directeur d’Omoana. Formé dans l’humanitaire, le Veveysan a fondé cette association en 2003 avec des étudiants du Collège du Sud. Active auprès de jeunes atteints du VIH, Omoana s’est spécialisée dans le soutien psychosocial et la santé mentale en Ouganda et plus récemment en Irak auprès des anciens enfants soldats.

Nouvelles problématiques

Anciens bénéficiaires des projets d’Omoana, les six Ougandais ont préparé durant six mois ce spectacle, mêlant chants, danses et théâtre. Leur séjour était motivé par une invitation signée par cinq institutions: Fribourg-Solidaire, la Fédération genevoise de coopération, les Travailleurs sociaux hors murs de Vernier, Ebullition et Omoana. «Ces jeunes sont mentors pour d’autres jeunes séropositifs. Ils ont la tête sur les épaules, une vie bien établie en Ouganda où ils sont engagés dans leur communauté. Mais l’administration suisse a estimé qu’il n’y avait pas assez de garanties qu’ils retournent chez eux», regrette le directeur d’Omoana.

L’association a décidé de rebondir. Le spectacle a été joué dans des écoles ougandaises et des capsules vidéo seront diffusées sur les réseaux sociaux et le site internet de l’association. La troupe interprète notamment Le Vieux Chalet, «une chanson qui parle de résilience». Ce spectacle est à l’image des activités que l’association met sur pied avec des partenaires locaux. «Nous nous focalisons sur l’éducation, la santé mentale et le soutien psychosocial, des domaines sur lesquels nous avons une réelle valeur ajoutée», indique Adrien Genoud.