Plus de 4000 blasons fribourgeois dans un nouvel ouvrage
Huitante ans après la sortie du dernier armorial cantonal, les deux frères Brülhart publient leur version
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25 juillet 2023 à 15:41
Héraldique » Cela se passe dans une petite enseigne, au bord de la route principale de Vuisternens-en-Ogoz. Amoureux éperdu de ses ouvrages, captivé et perdu entre deux pages, Claude-Georges Brülhart, peintre héraldiste fribourgeois âgé de 83 ans, est le responsable du studio d’art héraldique Blason d’or. Il y a peu, il a finalisé avec son frère le travail d’une vie: recueillir tous les blasons familiaux du canton ainsi que leur description dans un seul ouvrage. Et le tout sans le soutien de l’État, «ce n’est pourtant pas faute de l’avoir demandé», précise le Fribourgeois.
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sources différentes nécessaires pour réaliser cet ouvrage
Mais avant tout, un petit rappel s’impose. «Un héraldiste, c’est celui qui a la connaissance. Il ne faut surtout pas le confondre avec un armoriste, qui se contente de copier», recommande-t-il. Ainsi, la science traditionnelle de l’héraldique consiste à décrire et représenter avec exactitude les armes et armoiries familiales. «Cela passe par de la recherche, de la projection, de l’analyse, du blasonnement et surtout de l’expérience», liste Claude-Georges Brülhart.
Dans son atelier, difficile de se faire une place. L’espace est déjà réservé aux innombrables livres, classeurs d’archives et autres manuscrits. «J’ai ici plus de blasons bernois que n’en ont les archives du canton de Berne», lance-t-il. C’est dire… De plus, il ne lui faut qu’une trentaine de secondes pour retrouver, à partir d’un nom, le canton, le village d’origine et le blason correspondant à celui-ci. Il le revendique: «L’ordinateur, c’est bien joli, mais je préfère tout avoir sous la main sous forme de documents.»
Et c’est justement manuellement que lui et son frère, Jacques Brülhart, ont décidé de mettre à jour l’armorial cantonal, dont la dernière édition date d’il y a exactement 80 ans. «Avant d’en voir le contenu, il faut comprendre par où je suis passé», insiste Claude-Georges Brülhart. C’est en effet un travail titanesque dans lequel le passionné s’est engagé il y a de ça quatre ans, à l’initiative de son frère. «Il fallait laisser à la postérité le fruit de nos connaissances et de notre documentation héraldique, engrangée depuis 1946 par notre père et enrichie depuis par de nombreuses sources.» En vérité, ses presque 70 années d’expérience ont grandement participé à l’élaboration du manuscrit.
L’amour du détail
Le premier travail a été un exercice de recherche. L’héraldiste a épluché les quelque 3000 pages des répertoires des noms de famille suisses de 1940 et de 1969, reportant chaque famille fribourgeoise manuellement par ordre alphabétique dans son document. Ensuite, un travail d’analyse: le blasonnement. Cette discipline consiste à expliquer la signification d’un blason, de l’analyser au travers de ses meubles (les éléments du dessin), de ses pièces (ses formes géométriques) ou encore de ses couleurs, selon les règles de l’art héraldique. «Chaque détail d’un blason peut avoir une signification», souligne Claude-Georges Brülhart.
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