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Le loyi sous toutes ses coutures

Accessoire incontournable du costume de l’armailli, la sacoche à sel se fabrique selon la même méthode depuis des siècles. Un savoir-faire exigeant présenté à la Foire de La Roche samedi.

Différentes étapes de fabrication des loyi: à gauche, Claude Waeber retourne la sacoche; à droite, Céline Uldry la décore. © Chloé Lambert

Natasha Hathaway

Natasha Hathaway

29 octobre 2023 à 15:50

Temps de lecture : 1 min

Gruyère » Marteau en main, Claude Waeber frappe une poche en cuir placée autour d’une forme de bois. Les yeux écarquillés, un petit garçon d’à peine plus d’un an observe la scène avec une grande attention. Samedi à la Foire de La Roche, sur le stand de la sellerie du Bourgo, les visiteurs pouvaient en effet admirer un savoir-faire séculaire: celui de la fabrication de loyi. Un terme issu du patois désignant une sacoche portée en bandoulière contenant à l’origine du sel pour les vaches et faisant partie du bredzon, le costume des armaillis.

«Il n’y a qu’un processus de fabrication et il faut le suivre. Si ça part de travers, il faut revenir en arrière, il n’y a pas d’autre solution», souligne le Rochois patron de la sellerie basée à Bulle, spécialisée dans les courroies pour les vaches et les loyi. Un processus peu connu du grand public estime Claude Waeber, ravi de pouvoir en faire la démonstration durant cette journée: «On allie l’utile à l’agréable!».

Force et technique

Le loyi, fabriqué en cuir de vache, est cousu à la main et à l’envers: «Le bon côté, la fleur du cuir, est à l’intérieur. Nous devons donc retourner la sacoche», indique le patron en effleurant la matière de sa main. Trempé dans une eau à 50 degrés afin d’être ramolli, le cuir est massé pour casser les nerfs. L’extrémité inférieure du loyi est ensuite posée sur un morceau de bois vertical servant d’appui. «Là, il faut de la technique et de la force. Les coutures doivent aussi être très solides pour tenir.» En effet, l’opération paraît extrêmement physique et ce n’est pas fini. Voilà qu’il faut enfiler dans la poche un moule en bois permettant d’étirer le cuir et de lui donner sa forme finale. Quelques coups de marteaux sur le pourtour et le tour est joué, ou presque. En effet, après 10 jours de séchage il sera prêt à être noirci puis décoré.

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