Incendie à Crésuz. vers la piste de la négligence
Retour sur l’incendie qui a ravagé une forêt protectrice en dessus de Crésuz
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Charles Grandjean
14 avril 2021 à 04:01
Sinistre » L’intervention nécessaire à l’extinction du feu qui a ravagé entre vendredi et samedi plus d’un hectare de forêt entre Crésuz et Châtel-sur-Montsalvens risque de coûter cher. Qui de la collectivité ou des privés passera à la caisse? Les résultats de l’enquête en cours seront déterminants. «Nous vous confirmons qu’il s’agit probablement d’un incendie par négligence», indique à ce stade l’inspecteur Roger Seydoux, porte-parole de la police cantonale.
En l’état, les frais d’extinction sont à la charge de la commune, rappelle Didier Carrard, chef du département de prévention et intervention à l’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments (ECAB). «S’il y a intention ou négligence grave, la commune peut rechercher l’auteur et se retourner contre lui», précise-t-il. Quant à l’ECAB, qui collecte actuellement les rapports d’intervention, il n’interviendra pas directement financièrement.
Nombreuses rotations
35
pompiers sont intervenus sur l’incendie
Aucun interlocuteur ne s’avance pour l’heure à articuler une estimation des coûts engendrés par l’intervention. Mais celle-ci a mobilisé d’importants moyens. Quelque 35 pompiers du corps des sapeurs-pompiers de la vallée de la Jogne sont intervenus sur l’incendie. Une première équipe d’une bonne quinzaine d’hommes a été active du vendredi à 15h30 jusqu’à 1 heure du matin, indique Stéphane Ruffieux, commandant du corps. Elle a été relevée par une équipe à pied d’œuvre jusque vers 7 heures, samedi matin. Un dernier tournus a eu lieu jusqu’à midi, avant un rétablissement dans l’après-midi. Le corps a été appuyé vendredi par neuf pompiers du centre de renfort (CR). «Nous sommes intervenus en fin d’après-midi jusqu’à la tombée de la nuit», précise Claude Jaquet, commandant du CR. Les hommes du feu ont en outre pu compter sur le soutien de la compagnie Swiss Helicopter, basée à Epagny. «Nous avons effectué environ 10 heures de vol et 150 rotations», indique le pilote d’hélicoptère Stéphane Thomann. Plus de 100’000 litres d’eau puisés dans le lac de Montsalvens ont ainsi pu être acheminés vers le sinistre, une partie alimentant deux bassins installés de deux côtés de la forêt. Quant à l’engagement de la police, il se monte à environ 40 heures.
Forêt protectrice
La forêt calcinée venait de subir durant l’hiver une coupe «assez drastique pour permettre son rajeunissement et partir avec des bases saines», explique Eric Barras, président de la corporation forestière Jogne-Javroz et syndic de Châtel-sur-Montsalvens. Car le site avait déjà subi d’importants dégâts lors de l’ouragan Lothar en 1999. Or, une entreprise mandatée par la corporation était en train d’effectuer des tâches de nettoyage au moment de l’incendie. «On s’est trouvé avec un incendie qui s’est propagé sur les résidus de coupe», détaille Eric Barras. Le vent conjugué à un temps sec a même éveillé d’autres craintes, ailleurs dans le district, en fin de semaine passée. «D’autres départs de feu qui n’ont pas nécessité d’intervention de pompiers nous ont été signalés, par exemple dans un jardin», explique le préfet Patrice Borcard, qui réitère un message général de précaution vis-à-vis du feu.
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