Logo

Canton

Ils se mobilisent pour protéger le pré

L’offensive s’organise contre le maintien de trois parcelles à bâtir au pied du château d’Estavayer-le-Lac

Une association conteste la solution proposée par les autorités dans le cadre de la révision du Plan d’aménagement local d’Estavayer-le-Lac.

 delphine francey

delphine francey

7 janvier 2020 à 02:01

Aménagement du territoire » L’association Le château de Chenaux, de hier à demain, dont le but principal est de préserver et de promouvoir l’édifice médiéval d’Estavayer-le-Lac et le Pré du château, affûte ses armes. Elle tente de mobiliser un maximum de citoyens staviacois pour qu’ils déposent une opposition à titre individuel dans le cadre de la consultation de la révision du Plan d’aménagement local (PAL) de la ville d’Estavayer-le-Lac, qui se termine le 22 janvier. Le comité de l’association souhaite le dézonage de 5000 m2 de terrain du Pré du château actuellement en zone à bâtir et appartenant à deux propriétaires privés. Il rejette ainsi la solution proposée par les autorités communales de laisser 2700 m2 de terrain à bâtir et de passer les 2300 m2 restants en zone de protection des remparts.

Constituée en 2017, l’association Le château de Chenaux, de hier à demain compte à ce jour 110 membres et est née sous l’impulsion de plusieurs propriétaires du quartier. Son combat est d’éviter toute construction sur ces parcelles afin de conserver la beauté, le cachet et l’attrait touristique du château, classé comme site d’importance nationale, catégorie de protection 1.

«Pas de poids juridique»

«Nous ne sommes pas une association disposant d’un poids juridique car, selon la loi cantonale sur l’aménagement du territoire, nous ne sommes pas habilités à formuler une opposition. Dans ce contexte, notre démarche citoyenne vise à mobiliser un maximum d’habitants de la commune – nous espérons au moins une cinquantaine d’oppositions – ainsi que des associations habilitées à faire recours sur le plan cantonal et fédéral», explique Stéphane Girod. Le président de l’association staviacoise précise que des contacts ont été pris notamment avec Pro Fribourg, la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage et Patrimoine Suisse.

«Ces associations se sont montrées favorables, mais elles n’ont encore rien signé. Si elles se rallient à notre cause, nous disposerons de davantage de poids. Cette démarche est essentielle, car aucun citoyen au sein de l’association ne va engager son argent pour aller au Tribunal cantonal ou fédéral. Et l’association, avec ses 800 francs en caisse, ne dispose pas des moyens financiers nécessaires pour aller jusqu’au bout de la procédure», relève Stéphane Girod.

Les arguments de l’association se résument en sept points. Elle estime entre autres que la mise en zone à bâtir en 1974 a été faite de façon indue. «Nous disposons de preuves et de témoignages qui l’attestent», affirme Stéphane Girod. Elle est également convaincue que la construction de villas compromettrait la beauté et le cachet du château, et limiterait l’ambition de la commune de faire du château le point de départ du développement touristique de la ville. Selon l’association, il est primordial de conserver aussi des zones vertes pour les générations futures. Pour terminer, Le château de Chenaux, de hier à demain rappelle que le Pré du château figure à l’inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS). D’après ISOS, ce périmètre devrait rester inconstructible.

Préavis défavorables

Cette recommandation est partagée par le Service des biens culturels du canton de Fribourg, qui a émis un préavis négatif lors de l’examen préalable du PAL en raison notamment du Pré du château. Ce service sera à nouveau consulté lors de l’examen final, lorsque Estavayer aura traité les oppositions et aura envoyé le dossier du PAL au canton. «Dans le cadre d’une consultation hors procédure, la commission des biens culturels avait déjà donné un préavis défavorable à la proposition de droits à construire partiels. Lorsque nous devrons rendre notre préavis, nous devrons prendre en compte la position de la commission. En l’état, je ne peux pas prendre position sur le fond, car le dossier est à l’enquête publique», indique Stanislas Rück, chef du Service des biens culturels.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus