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Société

#SwissMediaToo. libérer la parole, éveiller la conscience

Des employées de la RTS dénoncent un sexisme ordinaire, qui dépasse largement le cadre des médias


 Aurélie Lebreau

Aurélie Lebreau

26 novembre 2020 à 17:04

Harcèlement » «Alors tu t’es faite fertiliser?», demande un employé de la Radio Télévision Suisse (RTS) à une collègue enceinte. «Ce même collègue qui à 5 heures du matin nous glissait dans l’ascenseur, mmmhh… première érection matinale.» A Léman Bleu, un autre s’exclame à l’adresse d’une consœur, en pleine séance de rédaction, «viens là que je te sodomise» – «pour rire». Pour sa part le rédacteur en chef d’un média romand observe, à propos d’une collègue qu'«elle, elle est tendue, faudrait vraiment qu’elle tire un coup».

Des phrases de ce type, des employées de la RTS en récoltent à la pelle depuis quelques jours. Après les révélations de harcèlement et de dysfonctionnements au sein de ce média par le journal Le Temps, plusieurs collaboratrices, membres du Collectif de la grève des femmes RTS du 14 juin, ont décidé d’agir. D’abord au sein de leur entreprise, puis de façon plus vaste, avec un compte Instagram destiné à toutes les rédactions romandes, SwissMediaToo. Son nombre d’abonnés, depuis une semaine qu’il est ouvert, ne cesse d’enfler – il en comptait près de 5000 ce jeudi midi. Explications avec trois membres de ce collectif, désirant rester anonymes pour ne pas personnaliser ce qui s’apparente au début d’un combat de longue haleine pour faire changer la culture du plus grand vaisseau médiatique romand.

Collègues chamboulés

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