Portrait. Soeur Danièle, une pionnière au service de l’humain

Fribourg » A la Maison Provinciale des Sœurs d’Ingenbohl au Schoenberg on nous apprend que sœur Danièle Perrier, 75 ans, sort de physiothérapie. Mais le temps n’a pas de prise sur celle qui s’avance. Sans être grande, elle en impose: sous le calme se devine la détermination. Assurée, mais sans vanité, tout entière tendue vers un idéal: «s’engager au service des autres».

Cette fonceuse persévérante a ainsi relevé nombre de défis, pionnière malgré elle: «Je n’ai fait que répondre à un besoin», glisse celle qui est ainsi l’une des chevilles ouvrières de MADEP Fribourg, Mouvement d’apostolat des enfants et préadolescents. Issue du milieu de l’Action catholique, la Valaisanne d’origine a été responsable cantonale et romande ainsi qu’aumônière du mouvement entre 1978 et 2011. Elle a œuvré au sein de l’association AGAPA, participé à la fondation de Banc Public ou tendu l’oreille aux jeunes à la gare de Fribourg.

Mais celle qui a prononcé ses vœux à 21 ans n’a rien de la bigote naïve. N’ayant pas peur de dire haut ce qu’elle pense, au risque d’égratigner parfois l’ordre établi, pour mieux être au service de l’humain. Et ce qui fait sa force c’est le lien: «Ma vie, c’est travailler en équipe!» assure-t-elle. Supérieure du couvent depuis 2019, elle vient d’être nommée à la tête d’un conseil au niveau Suisse. Infatigable, elle assure se ressourcer dans son engagement.

A l’avant-garde

C’est au sein d’une famille engagée, portée vers l’Action catholique, que naît Danièle Perrier à Sion un 14 avril 1948 à minuit, «00h02, le 15 selon mon père qui a dit qu’il voulait me tirer en avant!» Elle vit une enfance heureuse entourée de trois frères. Crocheuse, elle joue tôt au foot à une époque où ce mot est rarement conjugué au féminin. Et aligne les médailles en natation entre 13 et 17 ans, ce qui l’amène à voyager, s’ouvrir, clef pour son avenir.

Car son vrai rêve est de «s’engager pour les autres». Et si elle se fâche souvent, ses révoltes sont dirigées contre les injustices, telles celles vécues par une amie dont le père est alcoolique. Danièle «découvre le Christ à 13 ans lors d’une mission» mais l’idée d’être sœur germe plus tard. Encouragée à s’exprimer par un père «aux grandes qualités d’écoute», elle se dit désormais «très ouverte et a besoin de verbaliser».