Portrait. Le cœur d’Antoine Roulin bat pour la Birmanie
A travers sa fondation Swiss Heart for Myanmar qu’il a créée avec son épouse, celui qui fut président de Fribourg-Gottéron entre 2001 et 2004 a trouvé un sens à sa vie de médecin-dentiste à la retraite. Portrait.
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18 février 2024 à 02:05
«Et puis, quelque chose d’un peu fou arriva. Ce moine, que nous avions connu quelques mois plus tôt lors d’un premier voyage en Birmanie, demanda à ma femme: "Ecoute, ma maman est morte quand je suis né; j’ai mon papa, mais on n’a plus beaucoup de contacts. Est-ce que vous seriez d’accord, Antoine et toi, d’être mes parents de cœur?" C’est chou, hein?»
Ce moine se nomme Kavi. Elle, c’est Véronique, mariée depuis 40 ans à un jeune étudiant désespéré de trouver sa salle de cours et avec lequel elle a «flashé sur une recette de lapin». Quant au narrateur de cette belle histoire, il n’est autre qu’Antoine Roulin, médecin-dentiste à la retraite, président du HC Fribourg-Gottéron de 2001 à 2004, ventricule gauche, le droit peut-être, de Swiss Heart for Myanmar, fondation créée pour venir en aide à la population birmane de Mandalay, papa de «trois filles adultes» et, donc, père de cœur de Kavi. Car la réponse a été oui. Bien sûr que oui.
Un monastère
Depuis 2014, un lien plus fort qu’une rage de dents s’est noué entre Antoine Roulin et le Myanmar (ex-Birmanie), république de l’Asie du Sud-Est habitée par «des gens d’une gentillesse!» mais à la situation politique si instable qu’il ne fait plus bon y mettre les pieds. Sinon à ses risques et périls. Là, à quelque 8000 km de son canton de Fribourg natal, l’enfant du quartier du Jura et son épouse ont inauguré en 2020 un monastère, un centre de soins ainsi qu’une école.
Si le premier bâtiment est fonctionnel, les autres ne le sont pas encore. «Encore»: un mot indissociable de ce récit, Antoine Roulin et sa douce moitié, mais la moitié la plus courageuse et déterminée des deux, dit-il, étant bien décidés à ne pas lâcher l’affaire. Ce, malgré les exactions quotidiennes perpétrées par la junte militaire au pouvoir.
«Conditions effroyables»
«Aider ces gens du mieux qu’on le peut, tel est désormais notre objectif de vie. On se bagarrera jusqu’au bout», promet celui qui fut pendant 24 ans médecin adjoint pour la chirurgie buccodentaire au sein de l’Hôpital fribourgeois (HFR). «Pour être allé plusieurs fois sur place et pour y avoir dispensé des cours, je sais dans quelles conditions effroyables le personnel soignant travaille, reprend-il. J’ai vu beaucoup de bouches en Suisse. Mais là-bas… Mon Dieu!»
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