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Culture

Exposition d'un CREAHM rugissant de joie

L’Espace Jean Tinguely-Niki de Saint Phalle expose les œuvres de sept artistes de l’atelier

De haut en bas et de droite à gauche: le travail volcanique de Iason Scyboz, les personnages de Guy Vonlanthen, la fresque de Silvia von Niederhäusern et le rouleau couvert de visages par Léonard Périès.

 Tamara Bongard

Tamara Bongard

28 septembre 2022 à 18:25

Fribourg » De l’art singulier, de l’art différencié, de l’art autodidacte… Les mots pour décrire le travail de ces peintres, dessinateurs et sculpteurs tournent autour du pot (de peinture) pour évoquer leur pratique complètement libre. Mais peu importe les termes utilisés pour en parler, les yeux ne s’y trompent pas lorsqu’ils plongent dans ces épatantes œuvres exposées à L’Espace Jean Tinguely-Niki de Saint Phalle, à Fribourg. Signées par sept artistes membres du CREAHM (créativité et handicap mental), elles montrent une variété de styles qui ont un seul point commun: elles filent une pêche d’enfer.

«Ils sont choisis en raison de la qualité de leur travail artistique»
Laurence Cotting

Le titre de l’accrochage, CRrrrEAHM, première partie, dit bien que l’atelier situé à Villars-sur-Glâne rugit toujours, alors qu’il fêtera l’année prochaine ses 25 ans. Fondé par Ivo Vonlanthen, il accueille un jour par semaine des artistes en situation de handicap, encadrés par des professionnels. Il propose ces activités hors institution et sélectionne ses membres, qui ne sont pas uniquement fribourgeois. Actuellement ils sont 18 à fréquenter ses locaux. «Ils sont choisis en raison de la qualité de leur travail artistique. Ce dernier doit avoir un potentiel de développement et des interactions doivent être possibles avec les responsables des ateliers», expliquait lors de la présentation à la presse Laurence Cotting, codirectrice du CREAHM. Celui-ci a vu passer une trentaine d’artistes dont les œuvres ont été montrées dans environ 200 expositions en Suisse et à l’étranger (lire ci-dessous).

Des forêts d’humains

La visite commence par le dessin d’un personnage très élancé, aux bras aussi fins que la tige de la fleur à côté de laquelle il se tient: une hyperfragilité, une douceur, une telle joie débordent de cet adorable bonhomme imaginé par Guy Vonlanthen. Sa sobriété tranche avec les tissus bigarrés peints par Iason Scyboz. Amoncelés sur une balustrade, ils ressemblent à des tapis orientaux prenant l’air le temps des nettoyages de printemps. Plus loin, ses œuvres sont accrochées au plafond, laissant entrevoir l’endroit et l’envers de ces décors avalés par ses volcaniques envies de couleurs.

Mais le sourire peut aussi se raconter en noir et blanc, comme le montre les personnages de Margot Gillard. Elle les place dans les bois, façonnant des images de fêtes sylvestres ouvrant la porte à des histoires. Isabelle Flückiger s’en est ainsi inspirée pour écrire Alice et les lucioles, que l’artiste a ensuite illustré (le livre sera verni le 10 novembre).

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