Urgence pour les poissons

Centre national » Une eau à 25 degrés à l’embouchure du Rhône, à Genève, ou dans le Doubs la semaine passée. Un record à 23,9 degrés, enregistré dans les eaux de l’Aar en ville de Berne. Les milieux aquatiques souffrent comme jamais de la chaleur de cet été torride en Suisse.

«Une température de 25 degrés équivaut à une valeur létale pour certaines catégories de poissons, les salmonidés en particulier», prévient Maxime Prevedello, secrétaire de la Fédération des sociétés de pêche genevoises. Une situation extrême qui met en péril, en plaine, l’avenir des truites et des ombres. Partant celui des pêcheurs. «Si un tel réchauffement se poursuit, nous irons les pêcher uniquement dans des lacs de montagne, là où l’eau sera encore un peu fraîche», projette-t-il.

Phénomène déjà vu

Ces températures très hautes dans les eaux de nos lacs et nos rivières ne constituent pourtant pas un phénomène nouveau. En 2003 déjà, lors d’une précédente canicule, «des dizaines de milliers de poissons, surtout des ombres, avaient succombé dans le Rhin à hauteur de Schaffhouse», rappelle Maxime Prevedello. A cet endroit, on recensait jusqu’à cette année-là une population d’ombres d’importance internationale.

Face à l’urgence de la situation, les milieux concernés se mobilisent pour créer un Centre national dédié aux poissons, aux pêcheurs et au grand public. Il pourrait s’agir d’une sorte de copier-coller de la Station ornithologique de Sempach (LU), laquelle consacre depuis longtemps son énergie à l’étude et à la protection des oiseaux indigènes et de leur habitat.