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Suisse

Un chiffre qui fait mal

Le scandale du valproate le montre: seuls 15% des effets indésirables des médicaments sont notifiés


Philippe Boeglin

Philippe Boeglin

2 juillet 2020 à 22:43

Temps de lecture : 1 min

Santé » Un scandale et des drames. Depuis des années, les médicaments au valproate font souffrir des familles dans de nombreux pays, et la Suisse n’est pas épargnée. De graves troubles du développement ont été diagnostiqués chez des dizaines d’enfants, causés par la prise de ces antiépileptiques durant la grossesse. L’Office fédéral des assurances sociales a saisi la justice contre Sanofi, fabricant du médicament Dépakine, et des neurologues. Au parlement, la commission de santé publique du Conseil national s’est emparée de l’affaire. Certains accusent en outre l’autorité de surveillance Swissmedic d’avoir averti trop tard.

15%

des effets secondaires indésirables sont notifiés

La pharma et Swissmedic sont pointés du doigt, mais ils ne sont pas seuls à être impliqués. Le corps médical fait, lui aussi, l’objet d’interrogations. Il est en effet loin de signaler tous les effets secondaires indésirables des médicaments. Selon nos informations, seuls 15% environ sont notifiés, sur l’ensemble des médicaments. Or il est primordial d’annoncer les effets indésirables: cela permet de détecter rapidement les dangers de certains médicaments, d’en avertir le personnel de santé et, au bout du compte, de protéger les patients.

Une estimation

Confirmant ce taux de 15%, Swissmedic souligne qu’il s’agit d’une estimation. Elle a pris pour base des études internationales, qui concluent à une fourchette de 10 à 15%. Dans notre pays, aucune étude n’a été effectuée sur la problématique en général; seuls des aspects spécifiques ont été examinés.

Comment expliquer la faible quantité des signalements? Swissmedic se réfère aux professionnels du corps médical, qui «avancent les raisons les plus diverses». Au rang de celles-ci: certains médecins n’aiment guère annoncer un effet sans preuve définitive. Chez d’autres, le manque de temps et d’intérêt semble prépondérant – «la bureaucratie et les formulaires n’aident pas mon patient». Autre élément, le travail des «premiers lanceurs d’alerte» n’est pas rémunéré.

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