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Suisse

Retraite pour tout le monde à 65 ans

Le National approuve un nouveau projet de relèvement d’un an de l’âge de la retraite des femmes


 Philippe Castella

Philippe Castella

10 juin 2021 à 01:09

Temps de lecture : 1 min

Prévoyance » Le parlement remet le couvert sur l’âge de la retraite. Après les échecs en votation populaire en 2004 et 2017, le Conseil national a approuvé ce mercredi un nouveau projet d’augmentation de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans, malgré l’opposition de la gauche. Le Conseil des Etats avait fait de même en mars.

«Vous allez fermer la plus grande garderie de Suisse», a annoncé, avec son sens de la formule, Pierre-Yves Maillard (ps, VD). Une manière de souligner le rôle qu’assument nombre de grands-mamans à l’arrivée à la retraite. «Nous ne sommes pas d’accord que les femmes paient le prix de l’assainissement de l’AVS», a enchéri sa camarade Barbara Gysi (ps, ZH). Pour la verte Léonore Porchet (VD), cette réforme est «hostile» aux femmes: «C’est un projet d’augmentation du temps de travail et de diminution des prestations.»

Salaires et retraites

19%

d’écart salarial entre hommes et femmes

La gauche a surtout avancé l’argument des discriminations salariales pour justifier le maintien de cette différence face à l’âge de la retraite. En Suisse, les femmes gagnent toujours 19% de moins que les hommes et près de la moitié (8%) de cette différence est inexpliquée. Si ces disparités salariales étaient abolies, calcule Léonore Porchet, ce sont 650 millions de francs en plus par an qui rentreraient dans les caisses de l’AVS et il n’y aurait pas besoin d’assainissement.

Le vote des fribourgeois

Oui: Jacques Bourgeois (plr), Pierre-André Page (udc), Marie-France Roth Pasquier (c).

Non: Gerhard Andrey (v), Christine Bulliard-Marbach (c), Valérie Piller Carrard (ps), Ursula Schneider Schüttel (ps).

A droite, on calcule différemment. Ainsi, pour Isabelle Moret (plr, VD), les deux tiers de cette réforme portent sur un nouveau financement, par une hausse de la TVA en particulier, et un tiers seulement de l’assainissement se fait par le relèvement de l’âge de la retraite des femmes. Cela fait dire à son collègue de parti Philippe Nantermod (VS): «Cette réforme est sociale. Elle vise à stabiliser l’AVS, parce que nous avons besoin de retraites sûres pour l’avenir.»

De même, pour Albert Rösti (udc, BE), «nous voulons sauver l’AVS, une assurance sociale que de nombreux pays nous envient». Et l’ancien président de l’UDC de rappeler que l’AVS est dans les chiffres rouges depuis 2014, ce qui fait craindre que les jeunes ne puissent toucher leur part.

De son côté, Benjamin Roduit avance: «Si nous refusons le modèle proposé, ce qui nous attend, c’est une augmentation de l’âge de la retraite au-delà de 65 ans.» Le centriste valaisan a mis en avant l’équilibre des compensations prévues par la Chambre du peuple. Celles-ci se montent à 40% des économies réalisées par le relèvement de l’âge de la retraite des femmes, contre 33% pour le modèle proposé par le Conseil fédéral et 22% pour celui voté en mars par le Conseil des Etats.

C’est sur ces compensations que le débat a porté essentiellement. Le modèle retenu par le National les veut progressives, avec un surplus de rente compris entre 50 et 150 fr. par mois en fonction du revenu. Plus généreux que les modèles du Conseil fédéral et de l’autre chambre, celui-ci est toutefois limité à six ans, soit pour les femmes nées entre 1959 et 1964, contre neuf ans pour les deux autres.

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