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Politique

Autriche. L'extrême-droite favorite aux législatives autrichiennes

La majorité des bureaux de vote ont ouvert dimanche matin à 07h00 en Autriche. Plus de six millions d'électeurs sont invités à voter pour les élections législatives. Après cinq ans d'un tandem inédit écolo-conservateur, l'extrême-droite devrait revenir en force.

Le chef du FPÖ Herbert Kickl est si extrême qu'aucun parti ne veut gouverner avec lui (archives).KEYSTONE/AP/Heinz-Peter Bader

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ATS, BLG et AFP

Aujourd’hui à 08:47

Temps de lecture : 2 min

Dans un contexte de montée des partis radicaux en Europe, les sondages donnent le Parti de la Liberté (FPÖ), fondé par d'anciens nazis, à 27%, suivi de près par les conservateurs de l'ÖVP (25%), leurs partenaires écologistes de la coalition étant crédités de seulement 8%.

Une première place pour l'extrême-droite provoquerait un séisme dans le pays alpin, de l'avis des analystes, car si elle a déjà goûté au pouvoir, elle n'a encore jamais fini en tête d'un scrutin national.

Mais le chef du FPÖ Herbert Kickl est si extrême qu'aucun parti ne veut gouverner avec lui, et est donc loin d'être assuré d'accéder à la chancellerie.

"Remigration"

Les premières projections, réalisées à partir des résultats du vote par correspondance et des urnes déjà fermées, sont attendues peu après la clôture du scrutin à 17h00.

Laminé en 2019 par le retentissant scandale de corruption de l'Ibizagate, le FPÖ a remonté la pente sous l'impulsion d'un Herbert Kickl, proche de certains groupuscules décriés et qui a repris à son compte le terme de "remigration", avec comme projet de déchoir de leur nationalité et d'expulser des Autrichiens d'origine étrangère.

Cet ex-ministre de l'Intérieur, âgé de 55 ans, a aussi su attirer les antivax avec ses propos conspirationnistes contre les mesures anti-Covid, les plus démunis touchés par l'inflation et tous ceux sensibles à la neutralité autrichienne en condamnant les sanctions contre la Russie.

Conservateurs et sociaux-démocrates

En face, le chancelier Karl Nehammer, chef de file des conservateurs, a réduit l'écart ces dernières semaines en jouant la carte d'un parti "au centre" de l'échiquier politique, en dépit de positions très tranchées sur l'immigration. Cet ancien lieutenant de 51 ans, à la carrure imposante, appelle à voter "contre la radicalité, pour la stabilité et non le chaos".

Malgré une chute attendue de plus de dix points comparé au scrutin de 2019, l'ÖVP, au pouvoir depuis 1987, devrait sauf surprise conserver la chancellerie, pronostiquent les experts, mais les tractations seront longues pour trouver des partenaires.

Si M. Nehammer répète qu'il ne veut pas s'allier avec Herbert Kickl, il ne rejette pas une éventuelle coalition avec l'extrême-droite, comme en 2000 et 2017. En cas de large victoire du FPÖ, les conservateurs n'accepteront pas d'être le partenaire minoritaire. Ils préféreront sans doute s'associer avec les sociaux-démocrates (20%) et les libéraux de Neos.

Avec les Verts, les sujets de discorde sont nombreux et le divorce semble consommé. Un format à trois serait une première en Autriche.