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Les votations fédérales du 3 mars 2024

Retraites. L’opposition à l’initiative des Jeunes PLR lance sa campagne

Partir à la retraite après 66 ans? Non, répond une large opposition contre un texte des Jeunes PLR.

Une AVS (AHV en allemand) fondante lors du dépôt de l’initiative à l’été 2021. © Keystone

Guillaume Chillier

Guillaume Chillier

16 janvier 2024 à 20:25

Temps de lecture : 1 min

A gauche sur l’estrade, Pierre-Yves Maillard, puissant syndicaliste et conseiller aux Etats socialiste. A droite, Thomas Bläsi, conseiller national UDC. Entre ces deux pôles, une vert’libérale, un centriste et une écologiste. Tous ensemble, main dans la main, pour une même cause: combattre l’initiative sur les rentes des Jeunes libéraux-radicaux (JLR), qui vise à une augmentation générale et progressive de l’âge de départ à la retraite.

La scène est plutôt rare, ce d’autant plus que ce front peu naturel a lancé ce mardi à Berne sa campagne de votation pour le 3 mars prochain, avant celle des partisans du texte. Plutôt silencieux et isolés, ces derniers se jetteront dans la bataille jeudi. Leurs soutiens se limitent aux «grands frères» du PLR et à quelques sections d’autres partis.

Trou à combler

Qu’importe: la proposition des JLR est aujourd’hui sur la table et a obtenu près de 150 000 signatures, déposées à l’été 2021. Selon leur calcul, l’AVS va droit dans le mur et pourrait bien être déficitaire de 120 milliards de francs d’ici à 2050. Pour combler ce «trou», deux mesures fortes: augmenter l’âge de départ à la retraite des femmes et des hommes à 66 ans d’ici à 2033. Puis l’augmenter encore selon la hausse de l’espérance de vie moyenne de la population. Non pas à l’identique, mais à raison de 80% de la durée de vie gagnée et au maximum deux mois par an.

Un exemple, tiré des scénarios officiels: si une hausse de l’espérance de vie d’un mois par an se vérifie et que le mécanisme de l’initiative est appliqué, l’âge de la retraite atteindra 67 ans en 2043. Pierre-Yves Maillard s’insurge et sort sa calculette: «Si un tel mécanisme avait été introduit en 1970, quand les rentes ont été doublées par le parlement, l’âge de départ à la retraite serait de 71 ans aujourd’hui. Ça n’a pas été fait, car ce n’était pas nécessaire!»

Idée «réaliste»

Cela n’a rien à voir, rétorque Anas Abeidi, membre du comité des JLR valaisan. «Nous offrons une solution durable pour l’avenir d’un système solidaire qui a toujours marché mais qui ne répond aujourd’hui plus aux problématiques auxquelles il est confronté», déclare celui qui coordonne la campagne dans son canton. Selon lui, lier l’espérance de vie et l’âge de départ à la retraite est une façon «réaliste et claire» de rééquilibrer un système qui lie les générations, «où les jeunes payent pour les personnes plus âgées tout en sachant qu’ils auront eux-mêmes une retraite, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui». Si bien que pour le jeune Valaisan, l’initiative permet de rétablir le contrat intergénérationnel, «base essentielle pour vivre et vieillir dignement en Suisse».

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