Statistiques. Les déménagements sont à la baisse en Suisse
L’an dernier, 9,3% de la population suisse a déménagé, soit une légère baisse par rapport à 2022 (9,5%), selon l’OFS. En cause: la diminution du nombre de logements disponibles, la hausse des loyers proposés et l’augmentation du télétravail.
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ATS
9 décembre 2024 à 16:14
Depuis 2020, la propension des Suisses à déménager a reculé d’environ 10%, précise lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Alors que la migration internationale a augmenté depuis 2020, les déménagements à l’intérieur du pays ont fortement diminué.
Environ 695’000 personnes ont changé de logement en 2023, contre 769’000 en 2020. Les habitants de maisons individuelles ont moins déménagé que les occupants de maisons à plusieurs logements.
Trois quarts dans le même canton
La distance moyenne des déplacements s’est élevée à 13,5 km. Dans près de 40% des cas, les personnes se sont déplacées à moins de 2 km. Près des trois quarts sont restées dans le même canton, 37% à l’intérieur de la même commune et 35% dans une autre commune.
Seuls 16% sont partis vers un autre canton et 12% à l’étranger. Les déménagements entre régions linguistiques restent exceptionnels: seules 2% des personnes ayant changé de logement ont traversé une frontière linguistique.
Les urbains déménagent plus
Le taux de déménagement était le plus élevé dans les cantons de Bâle-Ville (11,9%) et Neuchâtel (10,7%). Il était le plus faible à Appenzell Rhodes-Intérieures (6,9%) et Uri (7,3%). Avec un taux de déménagement de 10%, la population des communes urbaines a présenté une propension à bouger sensiblement plus élevée que celle des communes rurales (7,8%).
En d’autres termes, les habitants des zones urbaines ont affiché une propension près de 30% plus élevée que ceux des zones rurales. Parmi les vingt plus grandes villes suisses, St-Gall (14,1%) et Berne (13,1%) ont affiché les taux de déménagement les plus élevés, Vernier (GE, 8,4%) et Bellinzone (8,7%) les plus bas.
Plus de 60 ans légèrement plus mobiles
Les jeunes adultes et les très jeunes enfants restent les plus mobiles. En 2023, 15,3% des enfants de moins de 2 ans et 19,3% des 20-36 ans ont changé de logement.
La baisse des déménagements observée entre 2020 et 2023 a toutefois uniquement touché la population des moins de 60 ans, avec une diminution de 10% de leur fréquence de mobilité. À l’inverse, les 60 ans et plus ont vu leur tendance à déménager légèrement augmenter (+ 2%).
Les célibataires ont affiché un taux de déménagement près de deux fois plus élevé (12,4%) que les personnes mariées (6,6%). Les Suisses ont sensiblement moins déménagé (7,9%) que les étrangers (13,6%). Enfin, les hommes vivant seuls ont plus changé de logement (11,2%) que les femmes seules (8,9%).
Baisse du taux de vacance
Pour l’expert immobilier Bernhard Eicher de Wüest Partner, la baisse du taux de vacance, la hausse des loyers et la possibilité de travailler à domicile expliquent le recul du nombre de déménagements.
Le recul du taux de vacance se traduit par une diminution du nombre de logements libres, a expliqué M. Eicher à Keystone-ATS. Les gens doivent donc parcourir de plus longues distances pour trouver un nouveau logement de qualité. Tous ne sont pas prêts à le faire.
De plus, l’augmentation des prix de l’immobilier locatif a rendu les nouveaux logements plus chers, et comme les loyers des logements déjà occupés ont moins augmenté, beaucoup se demandent s’ils ne feraient pas mieux de rester dans leur ancien logement. Enfin, les possibilités de télétravailler ont augmenté ces dernières années.