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Suisse

Les assureurs face à la grande vague

Coûts de télémédecine, prise en charge de tests par milliers: les caisses-maladie sur pied de guerre


Pierre-André Sieber

Pierre-André Sieber

31 mars 2020 à 23:53

Temps de lecture : 1 min

Coronavirus » Diplômé en mathématiques de l’EPFZ et en économie de l'Université de Saint-Gall, Pius Zängerle (57 ans) regarde la courbe de progression des cas de Covid-19 avec préoccupation. Le directeur de Curafutura – qui réunit CSS, Helsana, Sanitas et CPT – prend la terrible pandémie qui sévit avec sérieux. Cette vague qui déferle ébranle-t-elle la solidité des plus grandes caisses-maladie du pays comptant plus de 3,6 millions d’assurés? Interview.

Avez-vous peur de contracter le Covid-19?

Pius Zängerle: Je prends la situation au sérieux et j’applique les mesures de prévention à la lettre: en restant autant que possible à la maison, en me lavant les mains régulièrement et en gardant mes distances dans les lieux publics. De même, je limite mes contacts avec la famille pendant cette période, comme avec mes filles.

Combien de téléphones ou de demandes de renseignements vos membres reçoivent-ils par jour depuis le début de l’épidémie puis de la pandémie Covid-19?

Plusieurs centaines d’appels par jour: le besoin d’information est inhabituellement élevé.

La crise du coronavirus aurait causé depuis le début plus de 50 milliards de francs de pertes à l’économie en Suisse. Combien pour les assurances-maladie pensez-vous?

Nous vivons une situation exceptionnelle et les coûts sont très difficiles à prévoir. Le scénario pandémie pris en compte dans le test de solvabilité de l’OFSP pour les assureurs chiffre les dépenses en centaines de millions de francs, mais il se base sur une épidémie de grippe et n’est pas transposable tel quel à la situation actuelle. Pour compliquer les choses, outre les coûts directs de dépistage et de traitement des malades du Covid-19, certaines prestations, comme la télémédecine, vont prendre l’ascenseur, alors que nombre d’interventions électives (opérations chirurgicales prévues assez tôt) sont reportées ou annulées. C’est donc une équation à plusieurs inconnues. Et au final, la facture dépendra fortement de la durée et de l’étendue de l’épidémie.

Avez-vous les réserves suffisantes pour faire face à l’explosion des coûts de prise en charge à cause de l’afflux de malades massif dans les hôpitaux, en particulier dans les soins intensifs où le séjour coûte très cher?

Nous tenons à rassurer sur ce point. Même si nous ne pouvons pas encore prédire l’évolution des coûts, la prise en charge des prestations est aujourd’hui garantie et elle le restera quelle que soit l’évolution de l’épidémie. Les réserves sont précisément là pour ce genre de situation; elles nous permettent d’être sereins sur la question du financement et de concentrer nos efforts là où c’est le plus nécessaire, c’est-à-dire sur le terrain, dans la lutte contre le virus.

Les tests de dépistage sont toujours plus pratiqués. Jusqu’à quand allez-vous pouvoir les rembourser via l’assurance de base?

Le prix du test en prenant en compte les actes qui l’accompagnent se situe aux alentours de 300 francs. On peut toutefois espérer que les coûts baissent dans ce domaine avec l’augmentation du volume. Là aussi, la prise en charge est assurée, l’assurance-maladie rembourse les tests prescrits par un médecin, c’est-à-dire pour les personnes ayant des symptômes sévères et celles ayant un risque de complication, conformément aux directives de l’OFSP.

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