Le Conseil national veut une meilleure maîtrise des coûts de la santé

Santé » En matière de santé, tous les acteurs se rejoignent lorsqu’il s’agit de poser un diagnostic: il faut absolument stopper la spirale à la hausse des coûts. Mais ensuite, lorsqu’il s’agit de prescrire une thérapie, chacun y va de sa propre formule et dégomme celle des autres. Le débat qui s’est tenu mardi au Conseil national durant près de cinq heures et qui se poursuivra mercredi matin en a fourni une nouvelle illustration.

La Chambre basse se penchait sur l’initiative populaire lancée par le Centre, qui vise à introduire un mécanisme de frein aux coûts de la santé sur le modèle du frein à l’endettement en matière financière. Plus concrètement, lorsque la hausse des coûts de la santé est supérieure de plus d’un cinquième à l’évolution des salaires nominaux, la Confédération se verrait octroyer des compétences pour réduire les coûts.

15’000 francs par an

Et qu’a-t-on vu lors du débat? Les élus du Centre défendre bec et ongles leur texte et ceux de tous les autres partis tirer à boulets rouges dessus dans une belle unanimité. Au nom de la commission, Philippe Nantermod (plr, VS) a résumé ainsi leur point de vue: soit cette initiative débouche sur «un tigre de papier», soit elle «aboutit à un budget global», avec pour effet des reports et restrictions de soins. Et, que ce soit l’un ou l’autre, «personne n’en veut», critique le libéral-radical.

A l’inverse, pour Benjamin Roduit, c’est «peut-être bon signe de se retrouver ainsi seuls contre tous». Le centriste valaisan en est persuadé: «Nous ne resterons pas seuls très longtemps, car la population comprendra facilement qu’en l’état, seule notre initiative permet de maintenir un système de santé de qualité et qui est supportable pour tous.»