Des cartes «de voyage» bon marché pour éviter les frais d’itinérance élevés
Vacances • A l’étranger, l’utilisation du téléphone portable suisse peut réserver de mauvaises surprises au retour. Des alternatives aux opérateurs habituels existent.
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13 juillet 2015 à 21:15
En vacances à l’étranger, utiliser son téléphone portable suisse peut coûter cher. Des alternatives aux frais d’itinérance élevés existent, comme les cartes SIM «de voyage» proposées par certains opérateurs. Même si elles ont aussi leurs inconvénients, constatent des experts.
Elles s’appellent Globalsim, Truphone ou encore AirBaltic. Ces entreprises proposent des cartes SIM prépayées, destinées aux vacanciers ou aux personnes se déplaçant régulièrement à l’étranger. Elles permettent de limiter la facture de téléphone. En Suisse, même la compagnie aérienne Swiss s’y est mise et propose désormais sa Swiss Mobile.
Poule aux œufs d’or
Basée à Tramelan (BE), la société de télécommunications Shaston a lancé fin 2010 sa propre carte, XXSIM. Le besoin est d’abord venu d’entreprises clientes, qui voulaient trouver une solution aux frais exorbitants de roaming, «la poule aux œufs d’or des opérateurs», explique Steve Christe, patron de Shaston.
Avec cette carte prépayée coûtant 12 euros, dont le numéro est basé en Estonie, et grâce à un système de double appel entrant, les frais d’itinérance sont de facto évités. La carte permet de recevoir des appels entrants gratuitement dans 151 Etats, dont certains gourmands en frais d’itinérance, comme les pays du Moyen-Orient, la Russie, le Canada, la Chine ou l’Inde, détaille la société.
Des inconvénients
«En Suisse, notre premier marché, plus de la moitié de nos clients sont des privés. Le consommateur y a un fort pouvoir d’achat, il voyage beaucoup», poursuit Steve Christe. «Nous avons aussi comme clients des entreprises, un gouvernement étranger, des ONG, le secteur public, aussi en Suisse.» Les pays du Moyen-Orient représentent le deuxième marché en matière de clients.
Shaston n’articule pas de chiffre d’affaires précis ou de masse totale d’usagers. Mais «nous doublons chaque année le nombre de nos clients», affirme son patron.
«Ces cartes de voyage sont évidemment un bon moyen de faire baisser ses frais de roaming, en particulier pour les pays hors Union européenne (UE) ou aux Etats-Unis», acquiesce Florence Bettschart, de la Fédération romande des consommateurs (FRC).
Mais la responsable de la section politique et droit de la FRC pointe du doigt deux inconvénients. «Le con-sommateur doit changer de numéro pendant ses vacances. De plus, pour les personnes ayant une carte SIM bloquée par abonnement, il n’est pas toujours possible de mettre ce type de cartes dans son téléphone.»
Pour Ralf Beyeler, spécialiste en télécommunications chez le comparateur en ligne comparis, malgré des différences de prix notables, ces cartes SIM de voyage ne sont pas encore parvenues à s’établir de façon décisive auprès de la clientèle helvétique. Ces cartes peuvent effectivement présenter des différences de prix importantes avec la concurrence, reconnaît l’expert.
D’après les chiffres de Shaston, outre la gratuité des appels entrants dans 151 pays, les appels sortants depuis une carte XXSIM à l’étranger coûtent en moyenne 90% moins cher que chez les autres opérateurs.
Surfer à prix doux
Shaston vante aussi le surf sur internet en vacances à prix très doux que permet sa carte XXSIM. Echanger des messages par WhatsApp, consulter ses e-mails ou télécharger une vidéo revient à 19 centimes d’euro par mégaoctet (Mo) transféré, selon les tarifs affichés sur le site de la compagnie.
D’après les comparaisons de comparis, tout dépend toutefois de l’utilisation que fait le client de son portable. Pour une personne qui consomme peu de données internet, et pour certaines régions du globe hors Europe comme l’Inde ou Hong Kong, la carte XXSIM est effectivement intéressante.
Mais les grands opérateurs type Swisscom peuvent proposer des forfaits qui réduisent les coûts, avance M. Beyeler. Pour 19 francs, un client de Swisscom peut ainsi acheter un pack de données de 200 Mo dans l’UE. Avec le tarif XXSIM de 19 centimes d’euro par Mo, le même service lui coûtera près de 40 francs.
«Marché de niche»
Au final, «les consommateurs suisses privilégient des solutions confortables. Le fait de devoir changer de carte SIM pour rester joignable à l’étranger n’est pas une priorité pour eux», estime Ralf Beyeler.
De nombreux clients n’activent même pas une option d’itinérance disponible auprès de leur propre opérateur, rappelle-t-il. A ses yeux, «les cartes SIM d’itinérance restent donc un marché de niche». ATS
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