Abandon de Wako par les CFF. «Des années précieuses perdues» pour Steiert

CFF » Berne-Lausanne en moins de 60 minutes? Il faudra encore prendre son mal en patience. En raison du manque de fiabilité et de confort, les CFF ont annoncé vendredi avoir abandonné la technologie de compensation de roulis (Wako) qui permet aux trains à deux étages de franchir les courbes plus rapidement sur les grandes lignes depuis quatre ans. Le projet visait notamment à rapprocher Berne de Lausanne dans un temps de parcours réduit de cinq minutes dès 2036 sans avoir à corriger le tracé pour la ligne du Plateau.

Jean-François Steiert, président de la Conférence des transports de la Suisse occidentale (CTSO) et conseiller d’Etat en charge de la Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement du canton de Fribourg, salue cette décision et se projette déjà dans le plan B.

Etes-vous surpris par cet abandon, dix ans après les premiers tests?

Jean-François Steiert: Ce n’est pas une surprise. Depuis des années, il y avait de fortes incertitudes sur la possibilité d’atteindre les objectifs de stabilisation de l’horaire, qui passe par des parcours inférieurs à une heure entre Berne et Lausanne grâce à la technologie Wako.

C’est une des raisons pour lesquelles la Suisse occidentale a fait passer au parlement des crédits supplémentaires importants pour préparer des tronçons à grande vitesse entre Berne et Genève, notamment dans le canton de Fribourg. L’abandon de Wako nous permet enfin de nous concentrer sur les infrastructures nécessaires à la stabilité de notre réseau, sous forme de nouveaux tronçons.

C’est un mal pour un bien?

Oui. Nous avons perdu des années précieuses, mais au moins, nous savons désormais quelles solutions ne sont pas adaptées. Au lieu d’attendre des années, la Confédération et les CFF peuvent se lancer dans la construction d’une nouvelle ligne performante avec un matériel roulant conventionnel. Il faut des investissements massifs et immédiats de la part de Berne pour construire des tronçons nouveaux sur l’axe Berne-Lausanne ainsi qu’entre Lausanne et Genève. Nous demandons que les moyens nécessaires à l’accélération de la réalisation de ces tronçons soient rapidement mis à disposition. Il est essentiel qu’il n’y ait pas de décrochage de la Suisse occidentale (Suisse romande et Berne) avec le réseau helvétique.